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Critique de Sarindar


Philippe Contamine ne se présente plus : membre de l'Institut, il a d'abord été un brillant professeur d'université et un spécialiste de la guerre au Moyen-Âge, et plus spécialement au Bas Moyen-Âge ou Moyen-Âge tardif.

De la complexité des rapports féodaux, de vassal à suzerain, il tire tout ce qui doit être dit sur ces "seigneurs de la guerre", qui voyaient dans ce rôle militaire, ajouté à la possession territoriale et à l'obéissance des sujets de quoi asseoir un pouvoir dominant et qui ne respectèrent les règles édictées par l'Église pour freiner leurs ardeurs et leurs excès que par peur du Jugement divin, quand cette peur opérait, mais qui passèrent souvent outre quand de gros intérêts entraient en jeu.
Tout est étudié, de la hiérarchie militaire jusqu'aux rapports des chevaliers avec les clercs et les roturiers (bourgeois et gens du peuple), en passant par l'équipement, l'évolution des techniques de guerre, la guerre de siège et les progrès des moyens de l'attaque et de la défense, les moyens de financer tout cela, la durée des temps de service, l'appel à l'arrière-ban et aux contingents urbains (utiles mais souvent méprisés). Et le fait que pendant la guerre de Cent Ans, comme durant presque tout le Moyen-Âge, on a surtout pratiqué la guerre de siège, et la "chevauchée" en territoire ennemi sans forcément chercher la bataille à tout prix ; que la stratégie est souvent difficile à déchiffrer dans les opérations militaires tant les chevaliers avaient tendance à combattre pour assurer leur propre gloire (ce qui n'empêchait nullement le chevalier de respecter une certaine discipline et des codes d'honneur propres à cette caste militaire issue de la noblesse) ; que les armées ne se sont "professionnalisées" qu'à partir des années 1360-1380 (avec la constitution d'une garde royale permanente) et surtout au XVème siècle, avec la création des compagnies d'ordonnance sous Charles VII, après de lourdes défaites dans le camp français, remise en ordre s'accompagnant du lent déclin de la chevalerie et de l'esprit de chevalerie.
Philippe Contamine nous propose d'abord un large tour d'horizon en même temps qu'une analyse de détail.
La deuxième partie de l'ouvrage est consacrée au champ bibliographique utile pour les chercheurs et étudiants en histoire.
C'est un travail de fond, qui restera encore longtemps une grande référence.

François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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