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EAN : 9782130446064
128 pages
Presses Universitaires de France (01/12/1994)
3.93/5   21 notes
Résumé :
S'il s'écoule plus d'un siècle entre 1337 et 1453, bornes chronologiques traditionnellement retenues à propos de la "guerre de Cent ans", cette expression approximative a le mérite de présenter immédiatement le principal caractère du conflit opposant la France et l'Angleterre : son exceptionnelle longévité. Une telle durée contribue largement à la complexité de ces temps d'hostilité, dont cet ouvrage s'attache à clarifier les causes, décrire les grandes phases, et e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Parler de ce conflit qui a duré plus de Cent ans, compte tenu des dates qui en signalent le déclenchement et la fin et qui a mis aux prises deux grands royaumes occidentaux au Moyen Âge, celui des Lys de France et celui des Léopards d'Angleterre, ce n'est pas qu'évoquer un phénomène de guerre, c'est aussi rappeler tout ce qui l'entoure et l'accompagne.

Si l'on veut disposer d'une synthèse, aussi bien sur les enjeux, les problématiques, les contextes et les événements que sur les transformations provoquées et les conséquences entraînées par ces faits politico-militaires dans tous les domaines, il faut le demander à ce petit numéro de Que sais-je ? publié par les PUF et signé par l'un de nos meilleurs médiévistes, Philippe Contamine.

Celui-ci, maître de son sujet, dit en effet en peu de pages et en peu de mots tout ce qu'il importe de savoir sur le sujet, et que l'on retrouvera, si on le souhaite, de manière plus détaillée chez Jean Favier, Georges Minois et Boris Bove pour ne citer que trois noms (il faudrait y ajouter ceux de quelques historiens britanniques).

Si l'on se limite aux faits de guerre, on retrouve souvent les deux bornes chronologiques de 1337 et de 1453. Mais si l'on veut vraiment marquer par une date précise la fin des hostilités entre la France et l'Angleterre, il faut sans doute évoquer le traité de Picquigny, signé en août 1475 entre Louis XI et Édouard IV d'Angleterre. Sans oublier que ce n'est qu'en 1558 que le royaume de France récupéra la dernière portion de territoire tenue sur notre sol par les Anglais : Calais, ville qui fait encore parler d'elle avec les milliers de migrants qui cherchent à rejoindre de nos jours l'Angleterre. Et c'est bien plus tard que celle-ci renoncera définitivement à écarteler son armorial des emblèmes des deux pays et à afficher des prétentions sur le "royaume de France".

Mais le regard que porte Philippe Contamine est bien plus profond, malgré le format court de l'ouvrage, et il trouve les mots qu'il faut pour résumer aussi les choses sur les aspects économiques, financiers, religieux, culturels et sociaux du conflit.

Il faut le lire si l'on n'a pas envie de s'appesantir sur la question, et plus encore si l'on cherche à se faire une idée d'ensemble ramenée à ce que l'on peut dire d'essentiel sur la Guerre de Cent ans, sans se perdre dans les détails et dans les méandres qu'un aussi vaste sujet pourrait entraîner.

François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)


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C'est un manuel de travail plus qu'un livre de vulgarisation à mon avis, écrit par un historien qui maîtrise parfaitement son sujet et qui, surtout, sait partager ses connaissances avec simplicité.
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critiques presse (1)
LeFigaro
12 mai 2017
Philippe Contamine offre une biographie classique de ce roi qui enfanta le terrible Louis XI et qui restaura l'autorité royale après la guerre de Cent Ans.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La guerre de Cent Ans, si l’on admet la chronologie qui lui est classiquement assignée, dura cent seize ans. Certains historiens ont pu même faire commencer le conflit franco-anglais en 1294, avec la première confiscation de la Guienne par Philippe le Bel, et lui donner comme terme le traité de Picquigny de 1475, entre Édouard IV et Louis XI : il se serait alors étendu sur cent quatre-vingt-un ans. Quelles que soient les dates retenues, le premier trait de l’antagonisme franco-anglais fut son exceptionnelle longueur.
Ce n’est pas que face aux forces de guerre on ne puisse relever l’existence de pressions sociales, de tendances idéologiques et mentales et de nécessités matérielles qui poussaient à la réconciliation des deux adversaires et, d’une façon plus générale, à la paix. Tous ceux qui, dans la guerre, n’étaient que des victimes, ou des contribuables, ou des enrôlés de force – habitants des villes et du plat pays, clercs, marchands, paysans, l’immense majorité – ne pouvaient que se réjouir d’une interruption des hostilités, quel que soit le contexte politique ou diplomatique dans lequel elle se produisait.
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Lorsque commença la guerre de Cent Ans, les royaumes de France et d’Angleterre, depuis l’éclipse de l’Empire romain germanique, étaient réputés les deux États les plus puissants de l’Occident chrétien. Or le mariage d’Henri II, premier souverain Plantagenêt, avec Aliénor d’Aquitaine avait eu pour résultat que les rois d’Angleterre, ses successeurs, étaient devenus en même temps ducs d’Aquitaine ou de Guienne. Longtemps, leurs possessions continentales avaient été bien plus vastes, mais le premier des grands rois capétiens, Philippe Auguste, en avait conquis la plus grande partie. Cependant, les vaincus n’avaient pas renoncé aux provinces perdues, et les vainqueurs espéraient évincer un jour complètement du royaume leurs adversaires. Afin d’établir une paix durable, reconnue de part et d’autre, Saint Louis, par le traité de Paris de 1259, céda quelques territoires à Henri III d’Angleterre, lui reconnut la jouissance de la Guyenne, mais exigea qu’en échange cette principauté devînt ou redevînt un fief dont le possesseur devrait prêter hommage au roi de France.
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Les effets de la guerre se firent sentir dans l'ordre démographique. Si l'on peut tenir pour négligeable une baisse éventuelle de la natalité "légitime" (combattants absents de leurs foyers),compensée d'ailleurs par un accroissement des naissances illégitimes (la fin du Moyen Age,siècle d'or des bâtards ?),la guerre, surtout dans ses batailles rangées,sa forme la plus meurtrière,entraina une surmortalité directe frappant les combattants. Elle provoqua aussi le massacre des populations civiles ,soit dans une action collective (Limoges 1370),soit par de multiples meurtres isolés. Indirectement, elle contribua à répandre les épidémies et à multiplier les morts par famine ou mauvais traitement. Cependant, si son rôle a pu être important dans le domaine français,il fut très secondaire en Angleterre. Or ce pays connut alors une dépopulation massive.: on y estime à 2 100 000 le nombre des habitants durant la première moitié du 15eme siècle,soit un recul de 40% par rapport aux années 1340. La guerre n' a pas été la cause essentielle de la crise démographique à la fin du Moyen Age: sa responsabilité est ici bien plus faible que celle des épidémies.
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Techniquement, la querelle de Guyenne était de type féodal,mais un problème plus grave s'y cachait: la notion d'état s'étant progressivement transformé et développé, du mème coup, les rapports s'étaient modifiés entre le roi de France et ses vassaux; ceux ci devaient subir une tutelle de plus en plus étroite.
Si cette évolution était de plus en plus insupportable aux plus importants d'entre eux, elle l'était encore plus pour le duc de Guyenne,roi d’Angleterre.
De plus, le roi de France tendait toujours à ramener ses différents avec son adversaire,quels qu'ils fussent à des litiges entre un vassal et son seigneur,dont il était nécessairement le seul juge.; le souverain anglais voyait sa liberté d'action réduite d’antan : il ne pouvait par exemple s'allier aux ennemis du roi de France, sans se rendre coupable ,en tant que duc de Guyenne de félonie envers son seigneur. Logiquement, il lui fallait obtenir l'indépendance totale de sa principauté,et puisque le traité de 1259 le lui interdisait formellement ,déclarer Philippe VI de Valois un usurpateur et revendiquer à sa place la couronne de France.
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Vers 1450,la France était plus unifiée qu'un siècle plus tôt. L'autorité royale,avec ses organes judiciaires,militaires,financiers,administratifs, y étaient plus fortes,le particularisme provincial en recul. Sans doute le mouvement était il largement entamé dès avant 1337,mais la longueur et l’âpreté du conflit,qui auraient pu provoquer un dislocation du pouvoir monarchique,favorisèrent et accélérèrent en fin de compte les progrès de la centralisation et la marche vers l'absolutisme.
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