Ce volume contient les épisodes 221 à 247 de « The Mighty Thor » originellement publiés entre 1974 et 1976.
Marrant comme il y a beaucoup à dire. Au niveau des histoires, on a une balance équilibrée entre celles qui ont lieu sur Terre, moins exotiques et moins intéressantes selon moi, et celles qui ont lieu ailleurs dans le cosmos ou dans un lieu mythique. Thor forme un long duo avec le demi-dieu de l'Olympe Hercule. Leur plus bel exploit est leur association avec Galactus qui a besoin de leur aide pour abattre la planète folle Ego. Galactus ? Besoin de l'aide de microbes ? C'est nouveau ! C'est un Galactus assez humain, ou qui se souvient de son humanité, que
Gerry Conway nous présente là. On rencontre aussi son nouveau héros aussi sympathique qu'une porte, Firelord, qui sera libéré de son labeur sans colère.
On a droit à une série de comportements de la part d'Odin, père de Thor, bien peu fidèles à l'auto-réputation qu'il promène à chaque phrase : « l'omniscient » (tu parles, il est sans arrêt en train de se demander ce qui se passe et de se gourer sur l'interprétation des évènements), « le tout-puissant » (bof). Il manque de jugeote, devient même tyrannique à la fin du volume. Comme un serpent de mer, il re-bannit Thor après s'être félicité de sa loyauté. A la longue ça lasse. Mais une histoire intéressante nous permet tout de même grâce à lui de découvrir le panthéon des dieux égyptiens.
La grosse affaire sentimentale, c'est le retour de l'infirmière
Jane Foster. Dès que Thor apprend qu'elle est aux portes de la mort, il file à son chevet et oublie tout. Il oublie surtout en deux secondes sa « déesse Sif adorée » qui faisait battre son coeur depuis cent épisodes. Dès qu'on prononce «
Jane Foster », c'est comme si Sif n'avait jamais existée. Sympa le Dieu ! Et comment pensez-vous que Sif réagit ? La colère ? La jalousie ? le chagrin ? Nonnon, elle se lance dans une quête qui lui permet de sauver sa rivale au sacrifice de sa propre vie. Et Thor ne versera même pas une larme de gratitude sur elle. Quel enfoiré !
Donc Jane revient sur la scène, mais avec l'énergie divine de Sif en elle – et le fait qu'on est dans les années 1970 – plus question pour elle de faire tapisserie. Elle accompagne Thor dans ses quêtes et lui sauve même souvent la mise.
Ouais, ben je préférais quand même Sif.
Avec ce volume, j'ai attaqué une période que je n'avais pas déjà lue. Je trouve que
John Buscema commence à fatiguer. Il laisse pendant quelques épisodes le crayon à
Rick Buckler qui tente le rapprochement avec
Jack Kirby grâce à de beaux décors de cités et de machines complexes.
Le volume se termine par un récit qui a lieu dans un pays d'Amérique latine menacé par une rebellions de cruels soldats. Évidemment, on se réfère aux révoltes marxistes et on voit de quel côté se placent les auteurs (vive Pinochet). Comme à l'époque du Viêt-Nam, en politique étrangère, le comics soutient le gouvernement.