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Critique de Sachenka


Kenneth Cook est de retour (posthumement) avec un autre recueil de nouvelles relatant ses aventures cocasses dans le bush australien. Plus même : je me suis presque roulé à terre pendant ma lecture tellement je me bidonnais. Quand le livre et la première nouvelle éponyme s'intitule La vengeance du wombat (une sorte de rongeur de moins d'un mètre qui vit dans des terriers, en apparence inoffensif), et que le premier qualificatif qu'il donne à cette bête est le mot redoutable, le lecteur s'attend à quelque chose d'inusité. Et il sera pleinement satisfait. C'est hilarant ! Chaque nouvelle, d'une dizaine de pages en moyenne, relate une expérience improbable mais tellement drôle. Heureusement, elles se terminent plutôt bien… dans la plupart des cas. Si on exempt l'honneur. La ligne entre l'auteur et le narrateur est assez mince, Cook raconte-t-il ses propres aventures ? Si oui, pauvre lui ! Il ne l'a pas eu facile. Sa vie fut palpitante mais ô combien stressante. Quoique, il y en a qui carburent à l'adrénaline.

Et pour le plus grand plaisir des lecteurs. Quand une nouvelle commence par « Je n'aime pas les requins » (p. 123), on peut être convaincu qu'il aura droit à une aventure rocambolesque impliquant un de ces énormes poissons. Bien sûr, il y a des animaux dangereux à la base, comme des serpents venimeux ou des crocodiles, desquels je ne m'approcherais pas. Toutefois, même le plus inoffensif des animaux peut se révéler un adversaire redoutable, voire mortel. le lecteur a droit à un kangourou qui force le narrateur à sauter dans le vide, pareillement avec un mignon petit quokka (un ces rongeurs au sourire contagieux) trouve le moyen d'en faire autant. Décidément, la vie est dangereuse en Australie. Et il n'y a pas que les animaux qui apportent le malheur ! Un adolescent aborigène veut envoyer un lézard dans le ciel grâce à une fusée improvisée, des gens se tuent à coup de tournevis. Pire encore : « Peu de situations sont aussi déconcertantes que se retrouver avec un homme qui dégoupille une grenade, puis reste planté à côté de vous cette saleté à la main. » (p. 103) On peut compter sur Cook pour les attirer.

Pourtant, depuis le temps, il devrait s'y attendre un peu. Quoiqu'il en soit, dès qu'un individu lui propose un marché, qu'il soit louche ou peu fiable, que l'entreprise ait toute les chances de mal tourner, Cook répond presque invariablement : « Naturellement, il pouvait compter sur moi. » (p. 126) Et cela malgré les doutes et les suspisions qui le titillent d'emblée. Il est un naturel confiant… pour notre plus grand plaisir.

Au-delà des aventures qui sont drôles en elles-mêmes, le style de l'auteur contribue grandement à les mettre en valeur. C'est que Cook a le don de nous mettre en appétit, de développer le suspense. Après tout, on sait dès le début que ça va mal se terminer pour le narrateur. le plus rigolo, c'est essayer d'imaginer comment le malheur arrivera. Et, pour cela, plusieurs pistes (et fausses pistes) sont proposées. Puis c'est de constater à quel point les situations n'en finissent plus d'empirer, à quel point le narrateur et ses acolytes s'enfoncent dans les mauvaises décisions, provoquant des situations encore plus catastrophiques que ce que le lecteur pouvait anticiper.

Bref, il est impossible de rester de marbre en lisant les nouvelles de Cook, comme La vengeance du wombat. Je ne peux que les recommander à quiconque veut passer du bon temps.
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