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Critique de danslabibliothequedanne


Je n'achète pas de fleurs coupées, j'ai quelques rares plantes vertes à la maison mais jamais je n'achète un bouquet... après la lecture de ce livre, sans parler de m'en réjouir, je sais que je ne changerai plus d'habitude.

J'ai entendu parler de ce livre la semaine dernière au Masque et la plume, c'était une recommandation à la toute fin de l'émission, de Jérôme Garcin, et je l'en remercie.

En vacances en famille, sans liseuse, j'ai lu ce livre sur mon téléphone. Je le fais parfois avec des livres assez courts.

Rose nuit est en effet un court roman, et comme le disait l'animateur de cette formidable émission, qui traite de l'esclavage moderne. Mais aussi de roses, et cela ne devrait pas se trouver dans la même phrase ! 😔

L'auteur nous raconte grâce à trois différents personnages, le parcours d'une rose, appelée
"Sorbet avalanche", rose au coeur et blanche autour, depuis les champs de culture en Éthiopie jusqu'aux bouquets vendus par les gens du Bangladesh dans les restaurants parisiens.

Je ne sais pas pour vous, mais moi je n'avais jamais vraiment réfléchi au parcours des fleurs ! 🌷🌺💐

On va suivre la vie de Jan, 33 ans, acheteur à Amsterdam pour un grand grossiste, celle de Nana jeune femme éthiopienne d'une vingtaine d'années, plutôt contemplative, assez différente de ses amies et qui après des études comptables, n'a pas réussi à trouver un autre travail que coupeuse de roses dans une immense serre, sous le regard de gardiens équipés de kalachnikovs.
Puis Ali, un homme assez jeune du Bangladesh, qui a laissé femme et fils là-bas pour vendre des fleurs à l'unité à Paris et leur offrir une vie moins calamiteuse.

Un homme seul et désillusionné, et deux esclaves modernes !
Trois destins très différents mais qui sont liés, et j'ai aimé les comprendre et les voir reliés par l'auteur.

Le romancier ne nous fait pas spécialement apprécier Jan, un homme peu aimant et peu aimé, triste, se servant pas mal des autres, pas concerné pour deux sous par ce qui se trame derrière les écrans de ses ordinateurs, peu regardant sur la provenance des fleurs en général.

J'ai aimé Nana, courageuse, gagnant trois fois rien pour effectuer un travail répétitif, fatiguant, dangereux pour la peau, les yeux et le corps à cause des pesticides, alors qu'elle aurait pu trouver dans un autre pays un travail en rapport avec son intelligence et sa différence.

J'ai aimé Ali, parce qu'on a tous croisé ces vendeurs à la sauvette au bord de la Seine, des canaux parisiens ou dans les restaurants, on a tous détourné le regard en pensant qu'ils venaient nous embêter. Mais comment choisir entre les aider en leur achetant une rose, ou leur acheter une rose pour permettre de continuer à maintenir à flot cet esclavage !?

On va les accompagner tous les trois jusqu'au bout de leurs désillusions.

Alors bien sûr c'est un roman, et c'est facile de nous faire aimer les opprimés et de nous faire détester l'oppresseur, mais néanmoins, on sait bien dans ce grand ballet de la mondialisation, qui sont les gagnants et qui sont les perdants, en général !

Je n'avais jamais absolument entendu parler de l'auteur Oscar Coop-Phane. À le lire j'aurais pensé à quelqu'un de mon âge, mais c'est un tout jeune auteur de 35 ans. A suivre, donc, pour ma part.
Vous le connaissiez ?
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