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Critique de bran_601


"J'emporterai tes doutes, Steven. J'emporterai ta peur. J'emporterai ton ennui, ta douleur.
Tu en veux encore plus ? "


Steven a peur. Peur des histoires de fantômes, peur de grandir... peur tout simplement. Jusqu'au jour où il rencontre un étrange forain et son théâtre du réel. Pour prouver à ses amis qu'il n'est pas un lâche, Steven accepte une invitation pour assister seul au spectacle. Mais rester simple spectateur va rapidement se révéler bien plus difficile qu'il n'y paraît et Steven va découvrir ce que signifie réellement la peur.

The Last Temptation est l'adaptation comics d'un concept album d'Alice Cooper en trois volumes sur lequel Neil Gaiman aura également travaillé.

Associé à Michael Zulli au dessin, dont le style rappelle autant John Romita Jr que James O'barr, Neil Gaiman nous livre à la fois un joli conte gothique se déroulant en pleine période d'halloween, qu'une réflexion moralisante sur les états d'âme d'un jeune américain lambda confronté aux doutes et aux envies de tout jeunes Américains de son âge à l'orée de rentrer dans la vie adulte.

À l'instar du triple album d'Alice cooper, la BD peut s'appréhender comme un bel opéra sombre et cynique, véritable symphonie sinistre nous révélant un peu plus à chacun de ses actes, une vérité qui condamnera Steven à un choix d'Homme, la raison ou la passion.

Véritable fable revisitant le mythe de Faust, Alice Cooper prête le trait à ce bateleur démoniaque dont les desseins vont bien au-delà de divertir un jeune auditoire.
En acceptant l'invitation, Steven lui a ouvert la porte de ses rêves où celui-ci y exercera une pression permanente et insidieuse, se matérialisant sous la forme de voiles déformant la réalité, amenant progressivement Steven au bord de l'abandon et de la soumission.
Simple mais efficace, The last Temptation est une grande réussite autant par sa forme graphique que par son style et sa structure narrative très théâtrale.

Neil Gaiman nous livre aussi une réflexion sur notre société qui façonne une jeunesse de plus en plus désoeuvrée et pessimiste et finalement bien mal préparée à s'engager sur les sentiers de la vie.

Finalement Steven n'est peut être pas n'importe quel jeune américain...

"When power leads man toward arrogance, poetry reminds him of his limitations. When power narrows the area of man's concern, poetry reminds him the richness and diversity of existence. When power corrupts, poetry cleanses."

John Fitzgerald Kennedy
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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