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Critique de Pavlik


Qu 'est ce que la normalité ? Voilà bien la question posée en filigrane par ce roman de science-fiction, écrit par l'auteur britannique Edmond Cooper, sans doute son plus grand succès.
L'histoire prend place dans un monde post-apocalyptique, qui n'est pas sans rappeler Mad Max. Suite à l'émission de radiations solaires nocives, la population mondiale devient progressivement folle et la plupart des gens sont poussés au suicide. Seuls les fous, désaxés et autres marginaux survivent. le héros, Matthew Greville, est lui-même sauvé par le souvenir de sa femme, morte dans un accident de voiture, qu'il a provoqué pour mettre fin à ses jours. Depuis la fin de la civilisation il vit reclus, sur une île au milieu d'un lac, et se mêle le moins possible aux autres survivants. Un jour, pourtant, il se laisse aller à recueillir Liz qui va le convaincre de l'accompagner dans un périple, à travers l'Angleterre, à la recherche de sa soeur jumelle.

Si le sujet de Cooper est assez classique dans le domaine de la science-fiction, il parvient, néanmoins, par un style enlevé, à le traiter de façon à en faire un roman qu'on peut considérer comme un classique du genre. Pour autant, cet ouvrage ne se contente pas d'être un simple récit d'action, qui se limiterait à évoquer la survie en milieu hostile. La normalité est bien la question posée en arrière plan, mais n'est pas celle que suggère le titre, à savoir celle de la nature humaine, qui renverrait à une dimension psychologique. Non, c'est bien de la normalité de la société que l'auteur souhaite nous parler, à travers notamment, une série de personnages haut en couleurs, que le tandem Matthew-Liz rencontrera au cours de son périple.
Les Frères de l'Iniquité, tout d'abord, qui considèrent que Dieu a volontairement inachevé la destruction du monde, laissant une occasion à ses élus de se racheter par le massacre d'à peu près tout ce qui bouge. Ils représentent la bestialité humaine et disent la nécessité de la civilisation.
Sir James Oldknow, ensuite, qui, retranché dans son manoir, a rétabli un ordre féodal, certes plus proche de ce que l'on considère comme une société, mais basé sur un ordre perverti, raciste et esclavagiste. Il représente l'autre extrémité de l'écueil possible. Finalement, la voie médiane, incarnée par le groupe que nos héros finissent par intégrer, semblent être la bonne. Ainsi l'épilogue nous donne à voir Matthew en dirigeant d'une "République Occidentale" de 7000 âmes (en 2011), qui parait prospère. Seulement sa mort, tué par balle à la toute fin du livre (sur le pont où il avait tenté de se suicider) annonce une guerre à venir. Edmond Cooper n'était donc sans doute pas d'une nature extrêmement optimiste, en nous révélant que quel que soit le modèle sociétale choisi par l'humanité, la normalité n'est jamais acquise, sans cesse remise en cause par la folie intrinsèque de l'homme.

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