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Critique de lesterlgore




Retour sur « Gold Rush », de Sam Cornell


Si vous ne connaissez des « Collines Noires » que l'excellent album de Lucky Luke, si vous croyez que Howard Philips Lovecraft est un rapeur nouillorquais, vous pouvez passer votre chemin. En revanche, si vous vous intéressez à la Conquête de l'Ouest et que, de surcroît, vous êtes amateur de fantastique pur et dur, si vous vous régalez à la lecture des « Manitou » de Graham Masterton et que chaque visionnage de « Little Big Man » vous ravit, alors « Gold Rush » est fait pour vous !
Sam Cornell nous propose une longue nouvelle consacrée à la conquête des collines aurifères du Dakota, et au massacre des tribus indiennes qui y résidaient avant l'arrivée des Blancs. Avec une grande rigueur historique, il nous propose de partager la destinée d'un éclaireur métis accompagnant une colonne de l'armée américaine menée par un officier aussi motivé par la fièvre de l'or que par le désir de venger la défaite de Custer à Little Big Horn.
Nous sommes donc propulsés dans une ambiance de western, et pendant la première partie du récit le lecteur partage les souffrances de cette troupe de soldats confrontés à la rigueur de l'hiver dans un pays sauvage. Mais lorsque les Indiens Lakotas entrent en scène, le ton change : une atmosphère d'étrangeté se met en place, et les vieilles malédictions ancestrales surgissent du passé...
Je n'en divulguerai pas davantage sur la suite, mais sachez que cette nouvelle peut pousser à certaines réflexions sur la fondation des États-Unis, sur le génocide des peuples autochtones, et sur la confrontation de civilisations trop différentes sur un même sol. Ces sujets sont abordés de façon subtile, sans manichéisme (après tout, les Sioux ont eux-mêmes chassé les tribus antérieures pour s'emparer de leurs terres), mais aussi sans complaisance envers les colons européens qui ont multiplié les atrocités.
J'ai refermé ce petit livre avec le sentiment d'avoir passé un excellent moment. D'abord parce que l'écriture de Sam Cornell est nette, précise, avec un vocabulaire riche sans se montrer prétentieux. Ensuite parce que j'apprécie, à l'heure où le lectorat et les éditeurs ne jurent que par les oreilles pointues et les casques à cornes d'une héroïque fantaisie aussi mal écrite que plagiaire, de retrouver le charme du vrai fantastique, du réel frisson causé par l' « horreur cosmique » chère à Lovecraft. Enfin, je salue le remarquable travail de recherche historique fourni par l'auteur, qui lui permet de poser l'action de son livre dans une ambiance réaliste, authentique, loin des clichés du western de cinéma. C'est justement ce réalisme qui rend plus forte et crédible l'intrusion du surnaturel dans le récit, créant ainsi ce malaise recherché par l'amateur.
En conclusion, il faut se ruer sur ce « Gold Rush » !
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