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Critique de Alfaric


Dans ce tome 2 intitulé "Le Quatrième Cavalier", l'auteur continue de réaliser une belle reconstitution de l'Angleterre saxonne du IXe siècle. Mais tout est raconté à la première personne et le narrateur est toujours aussi peu sympathique : Uhtred est un gros bourrin sot et orgueilleux qui se croie meilleur que tous les autres mais qui comme bien des autres ne songe qu'à chasser et ripailler. Pour lui tous ceux qui ne possèdent ni armes ni armures ne sont que des faibles à exploiter, et sa vision des femmes se résume à « j'ai envie je prends ; je n'ai plus envie j'abandonne ». Bien sûr il déteste le christianisme : il vient d'une Northumbrie mal christianisée, ayant passé plus de temps chez les Danes que chez les Saxons il est victime du Syndrome de Stockholm, mais surtout l'auteur cache mal un antipapisme primaire ancrée de longue date dans la culture britannique… Donc il déteste le Roi du Wessex Alfred parce qu'il est chrétien et qu'il est pacifiste alors que lui se veut païen et belliciste. Comme c'est la trêve entre Alfred le Grand et Guthrum le Malchanceux, Uhtred s'emmerde et pour tromper son ennui se lance dans la piraterie en terre bretonne avec son vieux compère Leofric et le pilleur dane Svein parce que l'occasion fait le larron : j'aurais pu bien aimé ce passage, sauf que dans la même veine R.E. Howard a écrit bien plus kiffant il y a déjà plus de 75 ans… En tombant sur un trésor viking il met fin à ses problème de trésorerie, mais il se fait des ennemis avec le perfide religieux Asser, le vaniteux saxon Odda le Jeune et l'impétueux dane Svein. Uhtred s'en fout complètement car il a mis de son côté et dans son lit la sorcière celte Iseult la Sombre (d'ailleurs de son épouse et son fils il s'en fout complètement aussi). Mais il finit par être rattrapé par la réalité : il est convoqué à la cour du roi et il est accusé à tort et à raison de tous les côtés, le roi s'en lave carrément les mains, et sa seule issue est d'affronter en ordalie l'exécuteur des basses-oeuvres d'Odda le Jeune. Mais en plein duel à mort, les Dane lancent l'assaut sur le dernier royaume !



Comment dire… J'ai quand eu même désagréable impression lire un livre de David Gemmell avec moins d'action et moins d'émotion, avec moins de tragique et moins d'épique, et avec moins de cool et moins de fun. Les personnages sont légions et c'est scandaleux que ni l'auteur ni l'éditeur ne soit fichus de nous offrir un dramatis personae dans cette gigantesque comédie humaine. D'autant plus qu'on a pas mal de persos miroirs avec les religieux vils et fourbes, les religieux gentils et naïfs, les hommes qui ne pensent qu'à se bastonner pour acquérir la renommé, et les femmes qui veulent éviter qu'ils se bastonnent pour ne pas se retrouver violées. Pourtant bien exploités ou mal exploités certains personnages sortent du lot : Haesten l'esclave dane qui change de loyauté comme de chemise, Steapa Snotor que tout le monde juge vénal mais qui respecte son propre code d'honneur, Leofric l'audacieux, Svein l'impétueux, Iseult femme de caractère païenne prise au piège d'un monde chrétien plus macho tu meurs, Hild la nonne en quête de vengeance, Eanflaed la péripatéticienne humaniste, Æthelwold le loser magnifique ou le père Pyrlig à la fois ancêtre de Petit Jean et de Frère Tuck ! Mine de rien j'ai lu un tome 2 crescendo, donc je continue de laisser sa chance à la série en espérant qu'elle va s'améliorer (parce que oui c'est aussi un peu pénible quand même de s'appesantir pendant des pages et des pages sur des répétitions dispensables alors que des éléments ou des destins importants sont expédiés en 1 page quand ils ne sont pas traités hors-champ)...
Lien : http://www.portesdumultivers..
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