AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Lu dans le cadre de Masse critique.

Voici un recueil de 11 nouvelles, qui nous vient du Nordeste brésilien, région au climat hostile, fait de chaleur, de poussière et de sécheresse. Région caractérisée aussi par des traditions archaïques, où les femmes sont soumises aux hommes, père, mari ou frères.
Les points communs entre ces courtes histoires ? l'honneur, les trahisons, la vengeance, les amours contrariées, la passion, la violence des sentiments. Ce qui saute aux yeux, ensuite, c'est l'enfermement des personnages, pris au piège d'une fatalité inexorable, qui savent que tout est écrit depuis les siècles des siècles, et que, amen, ils ne pourront rien y changer. Certains tentent de résister, mais au final, tous attendent une disparition, une mort. La leur, ou celle de celui qui les enferme, pour être enfin libérés. Ce qui frappe, enfin, c'est que toute cette fureur surgit de l'intérieur de la famille, entre parents et enfants, mari et femme, frères et soeurs.
Le style est sobre et fluide, mais pas toujours aisé, parce qu'allusif, elliptique. Je me suis parfois égarée à comprendre « qui dit quoi à qui et quand », au point de devoir revenir quelques pages en arrière. Selon moi, trois nouvelles sortent du lot : Tourbillon, Dieu spécule, et Mensonge d'amour.
J'ai pensé à Garcia Marquez pour le réalisme magique, à Caïn et Abel, à Garcia Lorca pour le sang et la violence. Il y a aussi cette impression d'avoir déjà entendu quelque part des histoires semblables. Sans doute parce que l'auteur, en partant à la recherche des secrets et des peurs les plus intimes et les plus anciens des hommes dans cet univers si particulier du sertao, nous raconte en fait des histoires universelles.
Merci à Masse Critique de Babelio et aux Editions Chandeigne pour cette belle découverte (en particulier à Mme A. T. pour le petit mot et le catalogue).
Commenter  J’apprécie          240



Ont apprécié cette critique (20)voir plus




{* *}