Tu le fréquentes depuis combien de temps? Six ans, cinq? Et tu ne t'étais pas rendu compte de ce qu'il était vraiment? Peut-être que ce qu'il faisait aux autres, il ne te le faisait pas à toi, et tout allait bien?
L'idée qu'un critique puisse exercer par pur plaisir intellectuel ne l'effleure même pas. Ce serait comme imaginer qu'un politicien ne s'intéresse pas qu'au fric.
Les extravertis déplacent en général beaucoup d'air et de poussière pour se cacher derrière.
Oscar Martello est le premier personnage de cette histoire. Il a quarante-six ans, une femme tranchante tel un éclat de verre, mais très belle, Helga, une Argentine de Buenos Aires, deux petites filles, Cleo, trois ans, et Zoe, cinq ans, qui l'attendrissent chaque fois qu'il les regarde et qu'il a envie de prendre dans ses bras pour les protéger des clous du monde. Mais ensuite, il les oublie, il n'a pas le temps, pas la patience, et il les confie à des nounous stérilisées et à des jeux coûteux, car il a toujours quelque chose de plus urgent à faire : planter des clous dans le monde.
" - En général, je me sens vide comme les maisons de ma vie, comme cette maison.
- Le vide n'est pas si mal que ça quand on sait l'utiliser.
- Eh bien moi j'en ai assez. J'aimerais avoir une véritable amie. J'aimerais avoir un mari. J'aimerais avoir un enfant. Pas le vide.
- On ne fait pas des enfants pour remplir les vides. Une PlayStation suffit. " (p.231)