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Critique de Gruizzli


Angoulême 2019, dans le gîte BDthèque on parle BD pour changer. Chacun parle des BD qui l'ont marqué. Et j'entends Mac Arthur déclarer : "Moi, c'est le voyage en Italie de Cosey. Parce que tout du long tu te dis qu'il vont se retrouver, et puis non.". Je n'avais encore jamais lu de Cosey à ce moment-là, et le voyage en Italie ne m'évoquait qu'une BD bien notée sur le site, et avec de très nombreux avis. Je me suis donc inscrit dans un coin de ma tête de la lire, un de ces quatre. Et la v3 arrivant, je refais ma liste de BD à lire et la note. Je me décide enfin à la prendre et à la lire, intrigué par la phrase qui trotte dans ma tête.

Si je parle de toute cette histoire, c'est parce que je tiens à préciser deux choses :
-Je comprends maintenant ce que voulais dire Mac Arthur lorsqu'il parlait de marquant, et pourquoi cette phrase là en particulier
-Que je tiens à remercier Mac Arthur (et l'ensemble du site pour les bons conseils, mais ça c'est acquis depuis plus de dix ans maintenant)

Cette BD m'a suffisamment marqué pour me hanter pendant toute une journée après la lecture. Elle m'a laissé un drôle de goût en bouche et une pensée continue au coin du cerveau. Je ne saurais d'ailleurs pas à quoi cela tient, mais elle m'a indéniablement plu. Il y a quelque chose de particulièrement important dans cette narration simple, sans rien dire mais laissant tout en sous-entendu. Les personnages déploient progressivement toutes leurs complexités, leurs pensées et leurs états d'âme. C'est par petites touches que l'on arrive à comprendre ce qu'ils sont, ce qu'ils ont vécu et ce qui les pousse dans ce voyage en Italie. Et rien que cette façon de procéder, toute en finesse et en retenue, m'a beaucoup plu. Cosey livre avec une certaine pudeur la vie de ses protagonistes, mais sans réellement la dissimuler non plus. C'est rempli de tendresse, mais la noirceur plane sur le passé de ces trois êtres, et le déroulé de l'histoire révèle en même temps qu'il résout.
Le rythme volontairement lent accentue le caractère presque indolent de ce voyage, ce qui peut en ennuyer certains mais m'a beaucoup plu. Et les dialogues ont quelque chose de mordant, avec un caractère parfois proche de ces films français que beaucoup conchient mais qui me plaisent. C'est une BD qui est vraiment penchée sur les relations des personnages avant tout, et j'aime ça.

Le dessin de Cosey, que je découvre, est de bonne facture, même si ce n'est clairement pas ma came. Il a quelque chose qui me rappelle les dessins de Derib, dont je n'ai jamais été un grand fan non plus. Mais il est maîtrisé et je reconnais son potentiel, je n'en suis juste pas fan. C'est une question de goût personnel.

En peu de mots, je suis tombé sous le charme de cette BD. Elle a quelque chose qui la traverse et qui m'a accroché. J'aime ce genre d'oeuvre, qui prend le temps de se concentrer sur les personnages et les relations entre eux. Et quelque chose me prend à chaque relecture en voyant cette fin se dessiner. Elle est magnifique, sans mot et sans qu'il n'y en ait besoin. Avec quelques détails dans les dernières pages pour une conclusion en point d'orgue qui va parfaitement dans le ton du reste du récit. Selon moi, une belle réussite !
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