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Critique de Syl


Le Dor est le soleil, La Nooma est la lune.

Un fedeylins est une petite créature qui ressemble à un elfe, toute petite avec des ailes, et qui vit près des mares. de sa conception, sa naissance à sa maturité, il doit passer par trois étapes : Larveylin, Mydeylin et Fedeylin.

Sur un nénuphar, trois mille bulles ont été fécondées. Parmi elles, un larveylin lové dans cette source de chaleur et de douceur, attend depuis cinq ans. Il est empreint de sérénité, de confiance et d'espérance. Il perçoit les sons et la lumière. Tout au long de sa formation, il est attentif aux paroles des cinq Pères Fondateurs ; Litham, Reyvil, Tootlieth, Grahnius et Veralonh. L'apprentissage commence par la théorie, jusqu'à l'éclosion. Un mot revient durant l'instruction : Acceptation.

« Accepter la vie. La mort. Accepter la douleur.
Accepter le destin. La marque.
Etre fedeylin, c'est accepter. »

Lorsque l'épanouissement arrive, le larveylin entend son nom murmuré. N'étant toujours pas ailé, il choit dans l'eau et doit rapidement regagner la rive pour ne pas être mangé par des poissons ou des gorderives. Ces derniers sont des ennemis très dangereux. Une armistice a été négociée depuis trois cents ans et la paix, toute précaire et tangible, est maintenue grâce à l'indifférence et le respect des territoires ; un rivage de la mare pour les uns, un rivage opposé pour les autres.

» Cahyl ! C'était mon nom. Je l'entendais pour la première fois. Et la voix appartenait à ma mère. »

Pour notre petit larveylin, la rupture de la membrane de la bulle, ne se fait pas aussi facilement. Son nom est donné avec beaucoup d'amour, Cahyl. Au fond de l'eau, menacé de noyade, il est secouru par un étrange être qui, juste avant de le rejeter sur la berge, se présente… Il est Glark du peuple des Gorderines, un crapaud-grenouille, un gluant.
Sauvé, Cahyl se retrouve dans les bras de sa mère Delyndha et rencontre ses soeurs Melyna et Andara. Une autre étape se prépare, c'est celle de « La cérémonie de l'éveil ».
De façon solennelle, chaque larveylin doit comparaître face aux Pères Fondateurs pour recevoir une sorte d'adoubement. Les fedeylins ont cinq castes qui régentent leur univers : Les récolteurs, les transmetteurs, les prieurs, les bâtisseurs et les créateurs. Cette reconnaissance se fait par une marque derrière l'oreille.
Après avoir apposé les mains sur sa tête, c'est Veralonh qui instruit Cahyl de sa destinée. Il sera un futur transmetteur, pour la joie de tous. Mais le lendemain, Cahyl s'aperçoit qu'aucune empreinte tavelée n'est cachée sous sa chevelure. Ne pas avoir de trace, ne pas appartenir à un clan, ne pas avoir un destin tracé, la chose est anormale et Cahyl est désespéré. Heureusement, sa mère est là pour le consoler. Si les Pères cautionnent cet état, Cahyl ne doit pas s'inquiéter. L'intégration se fera et la famille gardera ce secret. Néanmoins, Cahyl se sent étranger à son peuple.

Enfant solitaire et précoce, Cahyl se lie d'amitié avec d'autres larveylins et revoit Glark en cachette. La camaraderie et l'affection entre les deux est très forte, voire fraternelle. Ensemble, ils s'aventurent dans des lieux interdits, jouent au daüm-daüm… « Tous les soirs, nous échangions nos points de vue, nos tracas quotidiens et nos connaissances sur nos sociétés respectives… ». Cahyl lui apprend « quelques bases de lecture et de calcul » et Glark lui enseignera le combat ; « Tu dois grandir d'abord. Veux pas te faire de mal ».
La journée, le temps se passe entre les cours intérieurs et extérieurs, le calcul, les lettres et la méditation dans la gabda mar. Toutefois, le sentiment de différence l'incite très souvent à s'isoler et c'est plus tard qu'il remarquera son don. Cahyl n'est décidément pas comme les autres. Des mots, des ressentis, des émotions le traversent. Relié aux pensées des fedeylins et des autres créatures, plus qu'une empathie, il est un écho-sensitif. Sensation de bonheur, de peine, de peur, de résignation, de colère, de surprise, de joie, de douleur, de chaleur, d'amertume, d'espoir… Cahyl subit et vit, jusqu'au jour où il deviendra un fedeylin.

Mon avis… Ce livre est un très beau conte pour les enfants, poétique, magique et sensible.
Je sais que beaucoup d'entre vous ont apprécié cette histoire, quant à moi, j'ai eu un peu de mal à pénétrer dans ce monde. Je suis désolée, mais j'ai trouvé le début du livre un peu soporifique. J'attribue cela à mon âge. Cependant, on ne peut que s'attacher à Cahyl, Glark et Naïlys. Naïlys est une laveyrin qui refuse sa condition de récolteuse. Elle va jusqu'à se scarifier la peau pour enlever le signe qui la désigne et la condamne à un avenir qui ne la séduit pas. Cahyl, quand il est en sa présence, ressent beaucoup de tristesse mais pas de capitulation. Son amie est une battante, elle aspire à plus de liberté et brigue une possible réinsertion. de son côté Cahyl est aussi un rebelle mais essaie de le taire. Il rêve d'évasion et d'émancipation. Les cycles du temps paraissent traîner jusqu'au jour de sa mutation en fedeylin. Parfois ma lecture me faisait penser au livre « Auprès de moi toujours » de Ishiguro ; le formatage des enfants, leur avenir déjà écrit, l'acceptation, la soumission et la renonciation. Dans cette forme, l'histoire paraît dure, c'est une des facettes de ce conte.
Le deuxième tome « Aux bords du mal » présage une grande aventure. le monde de Cahyl ne sera plus le même, des évènements vont créer un chaos apocalyptique.
Un livre très bien écrit, à conseiller pour les jeunes.
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