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Critique de Laurent81


Je veux chanter pour ceux
Qui sont loin de chez eux
Et qui ont dans leurs yeux
Quelque chose qui fait mal
Qui fait mal.

Michel Berger.

Dans la tête d'un passeur…

Celles et ceux qui ont vu la photo du petit Aylan, enfant syrien de 3 ans échoué sur une plage turque en 2015 doivent s'en souvenir. J'ai pensé à cet enfant tout au long de cette éprouvante lecture.
Seyoum est un passeur erythréen qui fait son business avec la misère humaine sur la côte lybienne. L'haleine fétide, défoncé au khat du matin au soir, alcoolique et un peu paranoiaque, il a perdu toute humanité, Monsieur est dans la logistique, il organise le transport de marchandises, des cargaisons de zombies au regard suppliant, sachant bien que sur ces rafiots de fortune les trois quarts n'arriveront pas à destination. Il règne sur une cour de serviteurs soumis, soudoie les autorités, veille à ce que la concurrence ne prenne pas trop de place.

Cet enfant a soif ? Ne pensez pas qu'il va lui donner à boire, cela provoquerait une émeute sur la frêle embarcation. Sous le soleil de plomb, affamés, assoiffés, piétinés, les plus faibles seront passés par dessus bord, cela fera un peu plus de place pour les autres.

Dès l'incipit, le ton est donné : « J'ai fait de l'espoir mon fonds de commerce. Tant qu'il y aura des désespérés, ma plage verra débarquer des poules aux oeufs d'or. Des poules assez débiles pour rêver de jours meilleurs sur la rive d'en face ».

Un roman éprouvant, dérangeant, révoltant mais nécessaire pour réaliser le drame que peuvent vivre ceux qui quittent leur pays en quête d'une vie meilleure.

Challenge Multi-Défis 2024.
Challenge Riquiqui 2024.
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