Je n'étais pas tentée par Cécile Coulon (qui a lu le blog Stalker me comprendra). Un de ses livres a été mis sur ma route, j'ai été lire pour en avoir le coeur net.
Je reconnais une écriture capable de planter une atmosphère dans laquelle on peut se retrouver si on est amateur de merveilleux, de sacré, fasciné par l'envers des choses, par le mal (ce qui est mon cas). Mais j'ai l'impression que l'histoire ne sert que cela : créer une atmosphère. le récit est problématique. La mère et le fils sont des guérisseurs qui "harmonisent la cruauté du monde". Soit. Ils procèdent grâce à une langue cachée qui leur permet de voir ce qui fut et de donner une direction à ce qui sera. Soit. (Et je ne suis pas ironique, ça me va). Mais qu'est ce donc "cette cruauté du monde"? C'est la grande question. Il faut avoir autre chose qu'une idée vague et stéréotypée pour mettre cela en scène ! Donc on a un violeur bestial. Ok. Mais en quelques fragments très courts, on aperçoit la mère témoin d'autres horreurs, plus vastes (bien que l'horreur ne s'hiérarchise probablement pas), donc plus collectives, systémiques. Puis on présente un avortement (forcé ou souhaité ? Ce n'est pas clair pour moi) comme la douleur ultime. Ensuite le fils rétablit l'harmonie en mutilant un innocent! Pour moi, ça ne passe pas. C'est une paresse d'écrivain. On part de l'idée qu'on veut donner des choses, pour se complaire dans un grand bain d'impressions. On recycle des traces anciennes, pour une bouillie qui flatte ceux que cet univers d'impressions fait vibrer. Je rappelle que je fais partie de ceux qui vibrent ainsi. Mais ici, je n'ai rien au bout du 'conte' qui me permette de réalimenter une vision des mondes cachés.
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