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Critique de les_aventures_livresques


Encore un ouvrage du Tripode qu'il me tardait de découvrir – je pense que cet éditeur est en train de devenir mon préféré avec les temps qui passent. Ici, un roman familial qui se déroule également dans les temps qui passent, et comment l'effet des ceux-ci s'éloignant fait évoluer les êtres. Toute une famille – dont la matriarche, Odile, s'est éteinte – est atteinte d'une tristesse qui ne s'en va pas, qui colle à la peau, et les différentes amours exercées sont de celles qui ne s'arrêtent jamais, et qui, si elles ne changent pas, froissent et attristent.

Nous suivons, à l'intérieur de ce roman choral où les points de vue s'enchaînent avec une vérité éclaircissante, quatre personnages qui se débattent fermement avec la mort, pour ne pas lui succomber violemment, cela semble évident. Ferment, lui, essaye tant bien que mal de se reconstruire, avec une femme en moins, il est peut-être celui qui se cherche le plus, celui en qui le vase s'est fracturé avec le plus de morceaux. Béguin, lui, semble vouloir fuir la famille, une façon comme une autre de chercher du réconfort. Chiffon s'enferme dans ses mondes faits de choses merveilleuses que les inconnus ne peuvent comprendre, il faut bien un laisser-passer pour comprendre cet univers de tissus et d'imagination. Zizi Cabane, elle…essaye seulement d'exister comme elle peut. Encore jeune lorsque la sainte mère a trépassé, comme est-il de se construire dans un tel environnement ? où tout le monde autour d'elle semble avoir connu l'absente, mais pas tant elle-même ? Ces quatre personnages s'enferment dans une boucle morbide où l'environnement prend le dessus. Cela jusqu'à ce que Marcel Tremble débarque et se réclame être le père d'Odile, homme que personne ne connaît mais que tout le monde accepte. Il va provoquer de grands changements et profitera pour faire ramener Tante Jeanne, soeur d'Odile, dans cet obscur tableau de pastels. La mort va et vient, sera parfois là, observatrice parmi d'autres, jusqu'à voir cette famille refleurir de son sort.

S'il y a bien quelque chose qui m'a plu au sein de cet ouvrage, c'est la douceur ambiante – même si certains passages m'ont absolument horrifié. Je ne m'attendais pas du tout à un texte sur une reconstruction, je dois dire. Cela m'a paru presque un ouvrage de grande distribution, possiblement visible dans une grande maison d'édition, avec un public bien renfloué. Mais la particularité de l'oeuvre est sa proximité avec la nature, personnage à part entière au sein de ce cercle, comme gardienne, entourant tout ce petit monde d'une aura, d'une barrière bien singulière. J'ai aimé ces entrées poétiques, presque rimiques avec l'omniprésence de la nature sur les êtres, il y a un vrai sentiment ressenti pour écrire de telles choses, il est possible de sentir l'air pur en lisant cela, jusqu'à ce que l'on en ait aussi l'impression, qu'elle est là, et qu'elle veille.

Zizi Cabane est de ces ouvrages que l'on ne peut pas connaître réellement. Comme une saga familiale peut être si courte et pourtant si fournie, il est possible d'entrevoir la vie de ces survivants à la pire catastrophe possible : la mort de l'être aimé, de la figure maternelle, la suppression de ce qui a été connu auparavant. Malgré quelques passages seconds, la nature sauve tout et émeut. {19}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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