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Critique de dannso


Blum, vous avez dit Blum ? L'homme politique, celui du front Populaire ? Non je vous parle d'un de ses frères, René, plus jeune

René était un esthète, un amateur d'art, il a été journaliste, critique d'art, directeur de théâtre, directeur puis propriétaire de la Compagnie des ballets de Monaco. Il a été aussi prisonnier de guerre pendant la première guerre mondiale.
Il était français. Il était aussi juif, par héritage familial, non pratiquant. Il en est mort, gazé en 1942, dès son arrivée dans les camps de la mort. Il avait auparavant passé neuf mois dans différents camps en France. Il a jusqu'au bout essayé d'être fidèle à ce que représentait son nom. Il n'a pas failli.
« Il fit honneur au nom de Blum. Son souvenir restera comme celui d'un homme bon, d'un homme d'art et de culture, d'un homme bienveillant, d'un homme intègre, d'un homme au destin tragique. En cela, la mémoire de René restera, même par-delà l'oubli. »

L'auteur alterne entre le récit des derniers mois de René Blum, entre son arrestation en décembre 1941 et sa mort en septembre 42 et des chapitres relatant les points majeurs de son existence, entre sa découverte du Théâtre nouveau, sa direction de Théâtre, sa condition de prisonnier de Guerre, sa paternité, ses rôles pour la compagnie des ballets de Monaco.
Ces chapitres relatant l'histoire romancée de sa vie montrent à quel point il aimait l'art, et à quel point cet amour a occupé sa vie, aux dépens parfois de celui pour son fils. Mais les chapitres qui m'ont le plus marquée sont évidemment ceux de ces derniers mois. Je n'arrêterai jamais de lire des livres sur cette période. Il n'y en aura jamais trop. Et j'ai là appris des chose s que je ne connaissais pas, comme cette rafle des notables dont il fit partie, J'ai appris aussi que ces hommes passèrent plus de neuf moi en France, baladés de camp en camp. Et chose plus infame encore, on leur fit croire à deux reprises qu'ils allaient être libérés. L'espoir montait en eux, la joie de laisser enfin cet enfer derrière eux. Leurs familles étaient même conviées à les recueillir. Elles ne feront que les voir passer, pour monter dans un nouveau bus, un nouveau train. Et ces atteintes au moral seront de plus en plus difficiles à supporter, brisant un peu plus ces hommes à chaque fois.

L'auteur nous raconte cela d'une narration très soignée, très contrôlée, comme le contrôle que cet homme exerce sur lui. Et j'aurai aimé moi y voir parfois un peu plus d'émotion. Je ne veux pas dire que l'émotion est absente, certaines scènes sont poignantes et m'ont émue. Non, j'aurai aimé que cet homme accepte parfois de se laisser aller, mais d'un autre côté c'était contraire à l'idée qu'il se faisait du rôle qu'il devait tenir de par le nom qu'il portait. L'ombre de son frère l'aura poursuivi jusque là.

Et puis, dans cette écriture très belle, j'ai parfois ressenti certains mots comme étranges, comme si ce n'était pas exactement le mot que j'aurais attendu. le sens en était un peu différent. Vraiment un sentiment bizarre que je ne me souviens pas avoir éprouvé. Et que je ne retrouve dans aucune critique. C'est peut-être moi qui me fais des idées…

Merci infiniment à lecteurs.com pour m'avoir permis de découvrir ce roman.
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