AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Epictete


Georges-Paul Cuny, membre d'Atd Quart-monde, veut témoigner des expériences et du vécu des familles très pauvres qu'il a rencontrées.
Il donne ici la parole à Simon, un enfant de dix ans qui vit avec ses parents dans une roulotte (plutôt qu'une vraie caravane) sans confort, à l'écart de tout et de tous, même des camps de nomades qu'ils ne veulent pas intégrer.
Son père, sorte de grand ferrailleur récupérateur, marchand de peaux de lapins, a de moins en moins de ressources compte tenu de l'évolution des marchés...
Sa mère, « beaucoup trop grosse, comme disent les gens, les médecins, les assistantes, tout le monde ! ... Mais elle ne pourrait jamais maigrir parce que sa graisse c'était de l'angoisse. » Une femme traumatisée, limitée perdue et sensible, trop sensible.

Mais Simon fait corps avec ses parents. Il ne se révolte pas contre leur condition, au contraire ; il dit « nous, nous savions, nous étions comme ça ».
Mais peu avant Noël le père est pris par les gendarmes et emmené en prison.
La mère et l'enfant, craignant d'être à leur tour chassés par l'administration vont prendre la route (à pied bien sûr) et chercher de l'aide auprès d'une famille qui elle-même les rejette. Et ce « road-movie littéraire » sera l'occasion d'une galerie de portraits criante de vérité de la France dite profonde, de la France du quotidien, sur les routes, dans les villages, dans les trains, les métros, etc...
C'est la description de la misère vue de l'intérieur, avec en plus le filtre du regard d'un enfant, donc sans résignation ni révolte.
La vie c'est comme ça !

C‘est un joli roman, émouvant, écrit simplement et qui conduit obligatoirement à la réflexion.
Ecrit en 1992, c'est-à-dire il y a 25 ans il est à mon avis toujours d'actualité. Et quelque soit notre façon de penser, ce livre bouscule. C'est la grande réussite de l'auteur : nous secouer avec une histoire toute simple.
Commenter  J’apprécie          221



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}