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Critique de plouche


Enfermé volontaire Will Cuppy écrivait sans se soucier des lourds aléas de l'extérieur, on lui livrait de quoi se nourrir (hamburgers, petit pois, café) et tout était pour le mieux. Son appartement de Greenwich Village était envahi par une multitude de livres, il y en avait de partout : dans la chambre, sur la table de nuit comme chez tout le monde, mais aussi sous le lit et sur la commode ce qui est moins fréquent, dans le salon du sol au plafond, et sous le canapé, dans la cuisine, sur et sous le réfrigérateur, mais aussi à l'intérieur, certainement par étourderie. Cuppy avant d'écrire la moindre amorce de ligne lisait tout ce qu'il pouvait lire sur le sujet qui le préoccupait. Bien imbibé et comme saoulé par toute cette documentation ingurgitée, il prenait des notes sur des petites fiches cartonnées de sept centimètres sur douze (ce qui n'est pas si petit que ça). En somme, ces fiches étaient comme une source, une source exhaustive, une source inépuisable et diablement bristolée. En dehors de lire et d'écrire des choses et des bouquins Cuppy était aussi un poil misanthrope, il ne supportait pas les hurlements des nouveaux nés, les piaillements des enfants. Il haïssait encore plus les adultes, c'était pourtant un bon gars, un ours drolatique tout juste un poil bourru. Menacé d'être expulsé de son appartement, il se suicidera en 1949, ce qui il faut bien le dire est assez triste. Son Grandeur et décadence d'un peu tout le monde, est un anti-manuel d'histoire épatant. On y rencontre des Grecs à l'ancienne, mais en pire, un Alexandre le Grand qui ne peut s'empêcher de tuer (il tue des Mèdes, des Perses, des Pisidiens, des Cappadociens, des Paphlagoniens et des Mésopotamiens variés) un Néron qui quant à lui a pour plaisir favori la chasse au petit enfant et je ne vous parle pas d'Hannibal qui se croit malin en faisant traverser les Alpes à une armée d'éléphants, ce qui il faut bien le dire n'est pas si malin que ça (les éléphants étant particulièrement doués pour ne pas traverser les alpes)… Un peu plus tard voilà Louis XIV et ses divertissements divers et variés (les femmes, envahir les Pays-Bas, annexer l'Alsace et la Lorraine, rendre l'Alsace et la Lorraine, révoquer l'édit De Nantes, les femmes, etc.) Plus russe et plus fruste Pierre le Grand, se contente de casser les dents des gens avec une pioche. Quant à la Révolution française, convenons-en, c'est un truc conçu par quelques philosophes illuminés qui en voulant rendre un monde plus agréable essayent d'en arriver là en décapitant autant qu'il soit possible.
(Les notes de bas de page sont hilarantes et le tout est traduit par le très grand Chris Marker, ce qui n'est pas rien)
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