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Critique de allard95


Trop de bons auteurs du XX° siècle sont aujourd'hui presque oubliés, et l'on peut se poser la question: qui connaît aujourd'hui Jean-Louis Curtis; qui lit ses livres?
Celui-ci, publié en 1947, a eu son heure de gloire, avec le prix Goncourt. C'est une chronique réaliste et froide de la vie d'une petite ville du sud-ouest durant l'occupation. Une vie sans trop de drames, les accommodements avec la morale, les flirts pour voir, des femmes qui couchent ouvertement avec des soldats allemands, des milieux différents qui s'observent et se jalousent...: beaucoup de médiocrité, quelques bassesses, un Pétainisme assumé, mais pas trop.
Il se trouvera tout de même un jeune homme, Francis, pour relever le niveau et s'engager, à ses risques et périls, dans des actions d'aide aux résistants. Jusqu'à convaincre son père, bourgeois rigide peu enclin a priori à prendre des risques, à approuver et à admirer son choix.
Tout ce petit monde cohabitera longtemps sans grands heurts, mais, à partir de 1944, on a compris que la guerre aura une fin, et dans quel sens le vent soufflera. Alors les vestes se retourneront, de sordides vengeances verront le jour, et c'est le seul qui s'était engagé du bon côté qui en paiera le prix le plus lourd.
Jean-Louis Curtis avait vécu toute cette période, et ce roman est en fait un condensé de ce qu'il a vu et vécu: une France lâche, blasée, mesquine et hypocrite, dans une période où on l'a plus souvent décrite comme résistante et héroïque.
C'est donc plus qu'un roman qu'il nous livre, c'est la photographie d'une des France de l'occupation. Et pas la plus jolie.
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