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Critique de ErnestLONDON


Un ours, un hibou, un pingouin, un crocodile, une gazelle, une hyène, deux singes, trois loups, un vieil éléphant, un grand échassier, une belette et un porc-épic s'évadent du jardin zoologique de Moscou, en compagnie du garde et de l'âne qui leur apportait l'eau, la viande et le foin.
Ce récit annonce d'emblée son ambition : le retour à l'état sauvage. Pourtant il rate complètement le coche, tout comme pour la plupart des sujets qu'il prétend évoquer mais ne fait qu'effleurer de façon sentencieuse : la rationalité des hommes est opposée à l'instinct des animaux (l'ours n'a pas de plan, il veut seulement sortir), la notion de liberté (« je crois que c'est exactement la même chose » affirme le pingouin), la fin de l'oppression (lors d'un discours de l'ours, directement inspiré d'un « homme, petit, moustachu, barbu, l'air complètement fou, qui piquait de sa petite voix pointue le cerveau des hommes »), contredite plus tard par le même qui avoue accepter « qu'on le mette en cage »... à condition qu'on le regarde ! le retour à l'état sauvage n'est finalement présenté que comme une disparition de leur capacité de parler !
Peut-être l'auteur a-t-il envisagé une critique politique sous forme métaphorique, mais la seule référence historique claire reste plutôt le clin d'oeil à la Bérézina de l'armée napoléonienne. C'est comme s'il s'était égaré dans sa logorrhée, sans parvenir à tenir un discours ni développer ses embryons d'idées : même avec la fin, il semble ne pas aller au bout de son intention et passer à côté ! La mise en abyme demeure purement gratuite. Si l'évasion réussit, elle manque toutefois le but annoncé.
Les illustrations de Brice Postma Uzel sauvent toutefois en partie le projet. Elles réjouiront le lecteur, hommage malin à Nathalie Parrain et aux constructivistes russes.

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