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EAN : 9782075116817
32 pages
Giboulées (10/09/2020)
4.25/5   8 notes
Résumé :
À une époque incertaine, trois loups, un pingouin, une gazelle, un hibou, un crocodile, une hyène et d'autres encore s'échappent du zoo de Moscou. C'est l'ours, qui ne voulait pas être chef, qui mène la petite troupe à travers la campagne enneigée, suivi par le vieux gardien du zoo, toujours silencieux. Mais où vont-ils ?
Sans le savoir vraiment eux-mêmes, ils progressent ainsi pendant des jours et des nuits. Ils finissent par décider de marcher le plus loin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un ours, un hibou, un pingouin, un crocodile, une gazelle, une hyène, deux singes, trois loups, un vieil éléphant, un grand échassier, une belette et un porc-épic s'évadent du jardin zoologique de Moscou, en compagnie du garde et de l'âne qui leur apportait l'eau, la viande et le foin.
Ce récit annonce d'emblée son ambition : le retour à l'état sauvage. Pourtant il rate complètement le coche, tout comme pour la plupart des sujets qu'il prétend évoquer mais ne fait qu'effleurer de façon sentencieuse : la rationalité des hommes est opposée à l'instinct des animaux (l'ours n'a pas de plan, il veut seulement sortir), la notion de liberté (« je crois que c'est exactement la même chose » affirme le pingouin), la fin de l'oppression (lors d'un discours de l'ours, directement inspiré d'un « homme, petit, moustachu, barbu, l'air complètement fou, qui piquait de sa petite voix pointue le cerveau des hommes »), contredite plus tard par le même qui avoue accepter « qu'on le mette en cage »... à condition qu'on le regarde ! le retour à l'état sauvage n'est finalement présenté que comme une disparition de leur capacité de parler !
Peut-être l'auteur a-t-il envisagé une critique politique sous forme métaphorique, mais la seule référence historique claire reste plutôt le clin d'oeil à la Bérézina de l'armée napoléonienne. C'est comme s'il s'était égaré dans sa logorrhée, sans parvenir à tenir un discours ni développer ses embryons d'idées : même avec la fin, il semble ne pas aller au bout de son intention et passer à côté ! La mise en abyme demeure purement gratuite. Si l'évasion réussit, elle manque toutefois le but annoncé.
Les illustrations de Brice Postma Uzel sauvent toutefois en partie le projet. Elles réjouiront le lecteur, hommage malin à Nathalie Parrain et aux constructivistes russes.

Article à retrouver) sur le blog :
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Au début je n'ai pas compris pourquoi les éditions Gallimard m'envoyaient cet album alors que je chronique essentiellement des livres niveau collège. Et puis j'ai vu que l'histoire était de Vincent Cuvellier, dont j'avais apprécié la bande dessinée le temps des Marguerite. J'ai commencé à le lire et me suis rendu compte que non seulement le texte pouvait accrocher des petits lecteurs de 6e, mais aussi qu'il se prêtait à une lecture à voix haute (parfois je leur lis des histoires en fin de cours et je publie également des enregistrements sur la chaîne Youtube Takalirsa). Donc c'était parti, je me suis plongée dans ce grand et bel album.

Ecoutez-moi vous lire les premières pages
Ecoutez-moi vous lire les premières pages
Le graphisme est particulier, sobre mais avec un effet de pointillisme, et concentré sur les trois couleurs bleu, rouge orangé et gris. le groupe d'animaux est mené par l'ours du zoo qui s'est doucement imposé comme chef, du fait qu'il soit à l'initiative de l'évasion. J'ai beaucoup aimé ce personnage, leader un peu malgré lui, qui continue de douter malgré la confiance aveugle que les autres ont placée en lui. C'est l'animal qui se rapproche le plus de l'homme dans son attitude: il marche sur deux pattes, rêve d'éloquence ("Si nous les animaux, on savait faire des discours comme ça, fini les chaînes et les cages"), et surtout, de liberté. Il y a sûrement des références historiques dans cet album se déroulant en Russie (le gardien a connu "deux guerres et une révolution", "Le fleuve qui avait coûté à Napoléon Ier des dizaines de milliers d'hommes") mais je n'ai pas bien compris le rapprochement. Une référence aux goulags?

L'histoire est en effet entre la fable et le conte initiatique. On suit le groupe d'animaux à travers leur longue marche dans la neige, dans la plaine puis la forêt. "C'est joli" et très poétique. Si les trois loups retournent à l'état sauvage, les autres se montrent solidaires entre eux, les plus gros portant les plus petits. C'est à la fois un retour à la nature et à sa nature, à son état naturel, propre à son espèce ("Personne ne te jugera").

La fin par contre n'est pas simple à comprendre. C'est une sorte de monde à l'envers, car ce sont les animaux qui "paient" ("ceux qui n'avaient pas de roubles déposèrent des pommes de pin") pour observer les humains du village où ils sont arrivés. A travers les fenêtres, comme une mise en abyme ou une boucle sans fin, ils voient des enfants jouer avec des animaux en bois... du coup je suis un peu partagée: le texte est très beau, idéal à raconter, mais je ne suis pas sûre que les (jeunes) lecteurs en comprendront la signification.
Lien : https://www.takalirsa.fr/la-..
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L'histoire prend place dans l'Union Soviétique Stalinienne. C'est l'hiver, il neige, et derrière les grilles du zoo de Moscou, une évasion se prépare. Une étrange meute d'animaux se concerte avant de franchir la porte, menée par l'ours. Plus ils avancent dans les paysages rudes de la toundra, certains redeviennent sauvages alors que d'autres semblent plutôt s'humaniser.
Vincent Cuvelier propose un conte philosophique qui soulève la question du pouvoir et de la liberté. Avec humour et subtilité, il invite son lecteur à se demander où sont les limites et jusqu'où les repousser. le texte est sublimé par les illustrations très graphiques de Brice Postma Uzel qui semble s'être inspiré de l'art soviétique de l'époque. Je salue la fin ouverte qui laisse place à l'imagination et aux questionnements.
Lien : https://sirthisandladythat.c..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L'ours se dit qu'il devait faire comme un homme... C'était un vieil ours, il avait vécu une révolution et il avait vu, il y a bien longtemps, un homme petit, moustachu, barbu, l'air complètement fou, qui piquait de sa petite voix pointue le cerveau des hommes. Il parlait d'espoir, de liberté, d'égalité, toutes choses bien étranges pour un ours. Pourtant, l'ours avait aimé le discours de l'homme. Il avait trouvé ça classe, et il avait pensé à l'époque : « Punaise, si nous les animaux, on savait faire des discours comme ça, fini les chaînes et les cages... » 
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- Alors, ça vous fait quoi d'être libres?
- Je ne sais pas encore, c'est trop récent. Il faut que je m'habitue.
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- Ça ne va pas, soupira l'âne. Si tu veux être un chef, il ne faut pas que tu changes d'avis tout le temps. Donne des ordres, sois sûr de toi ! Punis, crie, montre tes muscles !
- Mais je ne veux pas être un chef, dit l'ours, je veux être un ours !
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Il y avait un problème avec la hyène, personne ne voulait la porter...
- Non, je ne veux pas, dit l'éléphant, je suis sûr que tu vas profiter d'être sur mon dos pour me manger !
- Ha ! ha ! ha ! dit la hyène, mais je te dis que je ne mange que les morts ! T'es mort ?
- Non.
- Alors, c'est bon, je vais pas te manger. (p. 25)
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- C'est quoi ton plan ? insista le pingouin.
- Mon plan ? J'ai pas de plan, moi... pas vraiment. C'est les hommes qui ont des plans, pas nous. Moi, tout ce que je veux, c'est sortir.
- On n'avait pas dit que quelqu'un devait voler les clefs ? demanda la gazelle. (p. 13)
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