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Citations sur Dans ta bulle ! (26)

Nous marchons côte à côte, perdues dans nos pensées. J'aime cette confiance qui s'installe entre deux personnes et qui les autorise à ne pas se sentir gênées par le silence. Ces moments ne sont pas perçus comme un vide à combler et simplement accueillis pour ce qu'ils sont : un instant suspendu, pendant lequel les pensées s'autorisent à vagabonder. D'aucuns trouvent que les couples qui ne s'adressent pas la parole lors qu'un dîner en tête-à-tête sont horriblement glauques et illustrent une relation amoureuse sur le déclin.Je ne vois pas du tout les choses ainsi. Ce que je trouve glauque, c'est de parler pour ne rien dire. Le véritable vide, c'est le vide conversationnel, où chacun, en s'adonnant à ce babillage futile, brille finalement par son absence.
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Je pleure mes angoisses, mes échecs, mes coups de déprime, mes doutes. Je pleure les injustices à répétition, les humiliations, les agressions, les insultes. Je pleure les traumas qui ont jalonné notre passé et les dérives eugénistes qui menacent notre avenir. Je pleure pour tous mes camarades enfermés en hôpital psychiatrique. Pour tous ceux qui ont préféré une mort digne à une vie indécente. Et je continuerai à mettre cette douleur au service de notre lutte commune. Pour que ces larmes deviennent un jour des larmes de joie.
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J’envisage l’autisme comme une question de société plutôt que comme une question de santé.
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(p. 236)
Je serai toujours étonnée que des chercheurs en sciences humaines et sociales s'imaginent être objectifs. Ne font ils pas partie de cette société qu'ils étudient ? Ne sont-ils pas inextricablement liés à ces humains dont ils décortiquent les comportements ? Tout chercheur n'est-il pas amené à développer un rapport intime à son travail ? Le choix d'un sujet de recherche est d'ailleurs un engagement en soi, sur la base d'affinité intellectuelles et/ou personnelles. Cette neutralité axiologique du chercheur est un mythe.

OBS : Julie Dachez a tort et j'explique pourquoi dans la critique.
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(p.238)
Enfin, la séance de questions arrive à son terme. Nous devons quitter la salle pour laisser le jury délibérer. Je suis épuisée. Cinq minutes passent. Puis dix. Puis quinze. Je ne comprends pas ce qui peut prendre autant de temps. La délibération est censée n'être qu'une formalité. J'apprends plus tard que le jury a été très divisé. Certains jurés ont fait barrage, contestant ma légitimité à obtenir le grade de docteur. D'autres ont vigoureusement plaidé en ma faveur. Ils parviendront finalement à un compromis en me demandant de réécrire ma conclusion, trop politisée à leur goût.

OBS: - dans ma critique je dis ce que je pense de ça.
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(p. 31)
Le neurotypique, c'est celui qui a une compréhension innée des codes sociaux utilisés au sein de son propre groupe. Celui qui communique en utilisant en permanence l'implicite, le double sens, et le second degré plutôt que d'exprimer les choses franchement. Celui qui parle pour ne rien dire, voir dit par ironie l'inverse de ce qu'il pense ("Si si, j'ai très envie de faire un atelier de scrapbooking avec toi. Les paillettes en forme de cœur, c'est ma grande passion.") Celui qui adapte son vocabulaire et son attitude en fonction de son interlocuteur : il saura comment s'habiller selon les circonstances, qui tutoyer ou vouvoyer, à qui serrer la main ou faire la bise, etc. C'est aussi celui qui sait jouer le jeu social, identifier les relations de pouvoir au sen des organisations dans lesquelles il parvient à naviguer. Il sait ainsi que, même si son Big Boss est naze, il a plutôt intérêt à se le mettre dans la poche s'il veut obtenir cette promotion tant espérée. Du coup, il va dans son sens et il rigole de ses blagues, ce qui n'est pas cher payé, tout bien considéré. Le neurotypique c'est celui qui sait faire preuve de suffisamment d'hypocrisie pour ménager la chèvre et le chou (Emmanuel, si tu me lis, je te salue). Celui que l'injustice ne rend pas malade. Celui qui passe une bonne partie de son temps libre à socialiser avec ses amis, la boulangère, le voisin de palier, un.e séduisant.e inconnu.e sur Tinder. Celui qui est perméable aux normes sociales, et qui s'y conforme, parce que bon, c'est comme ça, la vie.
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La vie est trop courte pour s'emmerder avec des cons.
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L'actrice Emmanuelle Laborit, qui a reçu un Molière pour son interprétation dans Les enfants du silence, dit ceci sur l'implant: "Aucun médecin qui prétend au miracle avec cet engin ne parle la langue des signes. Ce qu'il veut, c'est que le sourd entende comme lui. Parle comme lui. Ce qu'il prétend, c'est que nous hurlons au loup. Il nous taxe de "poignée de militants manipulés" qui craignent que disparaisse le "pouvoir" de la langue des signes. Pas "pouvoir", monsieur le chirurgien, "culture".
En effet, les sourds partagent un ensemble de valeurs, de revendications sociales, une histoire, une langue, une identité, un humour. Tout ce qui constitue une culture, et qui se voit menacé par les approches médicales.
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"Tu l'auras compris, cher lecteur, la psychiatrie n'est pas neutre, elle est influencé par la culture, l'économie et la politique. Les frontières normales et du pathologique sont subjectives et mouvantes, et sont dessinées différemment en fonction des époques et des sociétés. Il me semblent important de recontextualiser la psychiatrie et de comprendre qu'elle n'est pas déconnectée du système dans lequel elle baigne.
Ce qui figurait hier comme une pathologie ou une pratique perverse au sein du DSM n'y apparait plus aujourd'hui (je peux citer pêle-mêle le cunnilingus, la fellation, la masturbation, l'homosexualité, la névrose hystérique, etc.), et il est évident que ce qui y figure aujourd'hui va évoluer dans les décennies à venir. La psychiatrie n'est pas un Dieu tout puissant, le DSM n'est pas une bible dont nous serions obligés d'être les fervents disciples.
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Ce n'est pas l'autisme qu'il faut combattre, c'est la normopathie ambiante. p.179
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