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Critique de Schryve


Ça arrive rarement. Cette impression d'être en train de lire quelque chose de vraiment exceptionnel. Une lecture intense et douloureuse, portée par la grande beauté d'un style précis et poétique.

Au début du roman, on enterre la mère. Elle s'est effondrée un après-midi, chez le boucher. Personne pour la regretter, à part son fils de 20 ans. Enfermé dans sa peine, il ne trouve aucun réconfort, ni auprès de son père ni auprès de sa fiancée, et sa rancune monte d'un cran quand il apprend que son père a une maîtresse.

Une histoire aux accents oedipiens parsemée de motifs symboliques, comme une bougie, l'heure de la mort de la mère ou la couleur rouge d'une robe. Une atmosphère glaciale et asphyxiante de huis clos, qui demeure malgré le déplacement de l'action de l'appartement familial en ville à une petite île isolée.

L'auteur exprime une peur insoutenable à travers le personnage de Bengt qui aspire à un idéal de pureté, mais dont les mécanismes de défense passent par la violence et le mensonge. Dagerman n'avait pas encore 25 ans quand il a écrit ce roman dans lequel son personnage affirme que « vivre signifie seulement repousser son suicide de jour en jour ». L'auteur est mort à 31 ans, par suicide.
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