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Critique de nathiec44



Roman librement inspiré de l'affaire George Floyd, cet homme noir qui meurt asphyxié, plaqué à terre par un policier blanc malgré ses supplications « I can't breathe ». Cette affaire a secoué les Etats Unis, a été relayée par les réseaux sociaux et les médias du monde entier.

L'auteur s'en inspire librement et campe le personnage d'Emmet gamin noir au destin qui se termine aussi tragiquement. Il met en scène un roman choral où témoignent tour à tour ceux qui ont jadis côtoyé Emmet.

Emmet est issu du ghetto noir de Milwaukee, une grande ville sur les bords du Michigan à environ 250 kms de Chicago. Il est élevé par sa mère, son père ayant déserté. Emmet est talentueux au football ce qui lui permet d'intégrer une université.

De son institutrice à son coach sportif, en passant par ses petites amies, ses amis du quartier, l'auteur brosse le portrait d'une Amérique où il ne fait pas bon être noir d'un quartier pauvre y compris lorsqu'on a du talent. le chômage, les familles monoparentales, le trafic, la prison, les discriminations sont le lot quotidien, une réalité incontestable.

‘As-tu déjà vécu, ne serait-ce qu'un instant, en étant obligée de raser les murs ?. Pas parce que les autres te le commandent avec des mots, mais par leur regard. À chaque coup d'oeil, ils te font sentir que t'as pas le droit d'être là. Alors, pour éviter ces regards assassins, tu rases les murs. T'exiges rien, tu revendiques rien. Tu prends l'habitude d'être transparent, d'être une ombre. de pas faire de vague pour pas être remarqué, car t'es pas à ta place.'

Si les faits et les évènements tels qu'ils sont brossés dans le livre ont un accent terrible de vérité, que s'est-il passé pour que je finisse par me lasser ?

Le personnage d'Emmet est resté trop lointain et transparent, éludé par les témoignages et la personnalité des intervenants. Un peu cliché parfois (le témoignage de l'ex par exemple) et un certain manque de nuance dans les analyses m'ont déçue.

Je n'ai pas retrouvé la verve et l'humour des précédents romans de l'auteur que j'avais tant aimé Avant que les ombres s'effacent et Mur Méditerranée.

Un roman qui, à mon avis, a manqué de souffle et d'émotion pour un sujet fort et, hélas, d'actualité.

Lu dans le cadre de ma participation au Jury du Prix Landerneau 2021.

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