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Critique de ntchoubis


Aventure en deux tomes (1/2)

Au début du commencement on va parler des pérégrinations du sujet de ce bon plat qui se nomme «Du poulet au menu» et se présente sous le numéro 29 dans la liste des mets de l'auberge «Les aventures du commissaire San-Antonio et de sa valeureuse compagnie». Ce n'est pas une auberge espagnole. L'hôtelier, Môssieur Frédéric Dard, est un vrai acrobate de la langue — c'est son cachet particulier et ses mets sont délicieux, à s'en lécher les babines!

Bon, trêve de publicité, passons «à nos actes manqués», comme chante un autre monsieur, Jean-Jacques Goldman, troubadour de l'auberge par intérim.

Un jour, les services secrets français ont révélé la présence à Paris d'un espion redoutable, qui s'appelle Grunt.

La filature a noté la rencontre entre Grunt et un inconnu. D'après son attitude, ce dernier semble ne pas être tout à fait d'accord avec l'espion. Bien sûr, l'interlocuteur de Grunt est aussi pris en filature. Toute la journée il flâne à Paris et le soir il entre dans un meublé et loue une chambre pour la semaine. Il se boucle dans son studio et ne met pas le nez dehors. Il a l'air d'attendre… Sacha Distel lui aurait demandé ce qu'il attend pour être heureux. Mais San-Antonio s'est borné à poser deux questions: "Mais attendre quoi? ou qui?"

Ainsi, San-A et Pinuche surveillent cet inconnu qui finit par se livrer à la police. Cet homme qui s'appelle Angelo Diano, fait son mea-culpa: il est un cambrioleur recherché en Italie pour meurtre. Grunt lui a demandé de dévaliser un coffre-fort truffé des plans secrets. Diano qui se croit maintenant un homme honnête, a décidé qu'il lui vaut mieux racheter les erreurs passées que consentir à des combines louches de Grunt.

Le Vieux promet de ne pas livrer Diano aux autorités italiennes. À charge de revanche, le Big Boss prie Angelo de commettre le vol réclamé par Grunt mais sous une haute surveillance policière.

Désormais, toute la combine a tourné au vinaigre et il y eu trois fils à retordre: la mort de Grunt, la mort de Diano et la disparition non seulement des plans d'un engin secret, mais, ce qui est essentiel, du petit modèle du prototype…

Et c'est de ce moment-là que pour le commissaire et ses acolytes, Bérurier et Pinaud, commence une frénétique course contre les plans, une course qui va les conduire à le Havre, et puis, en une ultime tentative de rattraper les documents et la maquette, au bord du paquebot «Liberté» partant pour New-York et où un mystérieux quidam (ou quimonsieur) s'est sauvé avec les plans et toutim.

Le fabuleux trio a les six jours de la traversée pour découvrir le coupable et reprendre les documents et la maquette…

* * *
Comme dit le renard, apprivoisé par le Petit prince, cette une aventure de San-A est «unique au monde». Ce roman, «Du poulet au menu», est inséparable du volume suivant, «Tu vas trinquer San-Antonio» (S.-A #030) qui en est sa suite directe. Ainsi, nous avons devant nous, un seul, un unique diptyque dans la longue liste des aventures du commissaire San-Antonio.

C'est un roman sympa, agréable à lire, un vrai mélange d'humour et d'aventure, la décoction des filatures, des interrogatoires, des meurtres, des imbroglios et des dénouements.

Notre inégalable équipe, composée de San-Antonio, de Béruirier et de Pinaud est à l'arène dès le début jusqu'au point final. Ses personnages se densifient, en devenant bien (et bons) vivants. On sent bien que l'auteur y attache de l'importance grandissante et éprouve une immense chaleur humaine.

Le sujet est ficelé et le rythme tient bon la rampe. Les autres marques de fabrique san-antoniennes, comme des notes kamasutresques, quelques digressions lyriques, des calembours et des métaphores sont aussi présents. «Le secret de Polichinelle» peut se flatter d'un chiffre record de renvois en bas de pages — 56. «Couille molle!», comme aurait dit mon ami Nicolas Sarkozy. «Du poulet au menu» en a 78! Septante-huit, comme on dit en Belgiqiue!

Sans doute, il y a encore des aspérités du style, des incohérences, des chutes du tempo. le proverbe dit que «C'est en forgeant qu'on devient forgeron». Je crois qu'il n'y a aussi qu'une seule possibilité de devenir un bon écrivain — en écrivant, comme le fait notre cher Frederic Dard alias San-Antonio, ayant pris ce chemin déterminant.

Et on le croit.

À noter :
♦ le Vieux a une manie: en réflichissant, toutes les fois il dessine «des oiseaux des îles sur une feuille à en-tête de la Grande Cabane».
♦ San-A est né sous le signe de Cancer, dans ses premiers décans, c'est-à-dire, entre le 21 juin et le 1er juillet.
♦ Pinaud et sa femme fêtent leurs noces d'argent. «Vingt-cinq ans de mariage : un bail, non ?»
♦ Alexandre-Benoît est un mari exemplaire. Béru dixit: «Ça fait quatorze ans que j'ai pas trompé Mme Bérurier…»
Lien : https://autodidacteblog.word..
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