L'ambition éloigne l'homme de lui même. Il se quitte pour pouvoir arriver.
Il fait un temps à mettre les tapis et les contractuels dehors.
Ce qu'il y a sans doute de plus tartant chez les bonshommes, c'est qu'ils n'ont pas besoin d'avoir quelque chose à se dire pour parler.
Je rétrospecte pour bien me remettre dans l’œil les dédales de la prison. Ça vous chiffonne que je crée le verbe rétrospecter ? Faut pas, mes pommes, faut pas ! Ce qui manque à notre langage ce sont par-dessus tout des verbes. Le verbe c’est le ferment de la phrase, son sang, son sens, sa démarche. A partir de noms ou d’adjectifs, il est aisé d’en confectionner de nouveaux. Je vous engage tous (c’est aux jeunes que je cause, pas aux vieux kroumirs plus moisis que leurs manuels scolaires) à fabriquer du verbe pour que s’épanouisse notre langue. Ne vous laissez pas arrêter par la crainte de passer pour des incultes. Ce qui n’est pas français au départ le devient rapidement. Notre langue n’est pas la propriété exclusive des ronchons chargés de la préserver ; elle nous appartient à tous, et si nous décidons de pisser sur l’évier du conformisme ou dans le bidet de la sclérose ça nous regarde ! Allons, les gars, verbaillons à qui mieux mieux et refoulons les purpuristes sur l’île déserte des langues mortes.
- Eh ben , you are drôlement very nerfouze, baby ! lui asthmatise Béru. Se fiche dans des states pareil juste biscotte je vous croupionne un brin à la flatteuse, vous m'en speakerez tant !
Non, croyez-moi : la solennité c'est la gelée brillante qui nappe la terrine pour la rendre plus appétissante, car les hommes aiment mieux absorber ce qui est joli plutôt que ce qui est bon !