Les demoiselles de Spindle Cove, tome 2 : Une semaine de folie

- Oh, mon Dieu! Je n'ai pas pu être aussi bête.
- Ne vous limitez pas. Vous pouvez être tout ce que vous voulez.
Elle lui jeta un coup d’œil agacé.

- Je sais. Mais je ne peux pas. Je ne peux tout simplement pas. J'ai plutôt bien dormi la nuit dernière, mais quand je me suis réveillé ce matin, vous me manquiez tellement. Je suis incapable de décrire ce que j'ai ressenti. J'ai regardé la place à côté de moi, et que vous n'y soyez pas m'est apparu anormal. Comme si je m'étais réveillé avec un bras en moins ou la moitié du coeur...

-- Je déteste que tu te dénigres, Minerva. J'attaquerais physiquement quiconque osera t'insulter, mais je ne sais pas comment te protéger de toi-même. Alors sois gentille, et ne dis pas de mal de toi. D'accord ?

Il donna un coup de coude à l'ivrogne.
- Excusez-moi, mais c'est votre main que je vois sur ma soeur ?
Le costaud se redressa et répondit d'un ton affecté, aristocratique :
- Je pense que c'est la mienne, en effet, môsieur.
- Bon.
Colin lui agrippa l'épaule.
- C'est ma mains sur vous, à présent.
Sur ce, il lui donna un violent coup de poing dans le ventre, suivi d'un direct en pleine face.
Minerva plaqua les mains sur sa bouche pour étouffer un cri.
L'homme ne chancela même pas. Il s'écroula. Comme une masse...

- Je veux être avec toi pour le restant de mes jours.
- Je le veux aussi.
- Alors tiens.
Il la lâcha et tira sur son gant pour s'en débarrasser. Puis il s'efforça de faire coulisser la chevalière qu'il portait à l'auriculaire.
Il grimaça.
- Cela risque de prendre un moment.
- Colin, vraiment. Tu n'as pas besoin de...
- J'y suis presque, fit-il, les dents serrés. Attends... attends...
Il se retourna et s'accroupit, s'acharnant toujours sur la bague. Minerva commença à s'inquiéter.
- Et voilà ! fit-il en brandissant la chevalière l'air triomphant.

- Peut-être que "belle" n'est pas les mot qui convient. C'est trop banal et toi tu es... rare. Tu mérites un compliment rare. Un compliment qui vient du coeur, ciselé uniquement pour toi.

- Et si je disais que j'étais un abruti ce soir-là ?
- Je serais d'accord avec vous.
- Et si je vous disais que tout à changé ?
Il l'embrassa dans le cou.
- Qu'au cours de ces dernières vingt-quatre heures, j'ai eu envie de tuer trois hommes, dont un duc, simplement parce qu'ils avaient osé vous toucher. Que je n'en peux plus de vous désirer, que cette envie de vous me consume. Que je n'ai jamais autant voulu une femme durant toute ma vie de débauche.

- C'est tout à fait équitable, oeil pour oeil, dent pour dent, téton pour téton.

- Surprise, murmura-t-elle.
Et elle posa ses lèvres sur les siennes.

— Donc, vous ne croyez pas en moi ?
— Non, ce n'est pas cela. Je ne crois pas aux dragons, tout simplement.
— C'est tout ? Vous croyez que je me monte la tête et invente n'importe quoi ? Elle se leva et commença à déboucler les courroies de sa malle.
— Cette créature n'était pas un dragon, ni une créature mythique, mais un animal qui a existé et vécu. Et je fonde mes conclusions sur des années d'études scientifiques .