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Critique de traversay


"Pour terminer, d'autres remerciements- et sans doute mes excuses aussi- à Niagara Falls. Au cas où l'on voudrait croire que la ville est exactement telle que je la décris, j'admets que non, sans équivoque." Il a raison, Craig Davidson, de rappeler que son livre est un roman est que la réalité n'égale pas l'affliction. Et de s'éviter ainsi de se faire lyncher par les habitants de cette ville frontière qui ne peut être aussi sinistre et blafarde. Quoique. Cataract City la montre en tous cas sous un jour particulièrement gris -"Une ville minable"- lieu de trafics et de vies poisseuses. Comme celles de ses deux héros, amis pour la vie malgré des destins contraires bien que, là encore, ils se rejoignent dans une existence de losers amenés à souffrir jusque dans leur chair avant d'entrevoir un début de lumière. Comme son compatriote canadien Boyden, Davidson est maître dans l'art de ramener l'homme à sa pauvre condition, comme écrasé par les forces de la nature. Mais là où le premier se fait souvent lyrique, le second est plus brutal, meurtrissant ses personnages avec un quasi masochisme. Davidson est l'écrivain des coups : du sort, mais aussi dans la gueule, excusez l'expression. C'est de la littérature virile, si tant est que cela signifie quelque chose. Deux morceaux d'anthologie se dégagent, l'un au début, à l'adolescence, l'autre à la fin, à l'âge adulte : deux épreuves surhumaines où la survie dans un environnement hostile (forêt puis neige) ne tient qu'à un fil et au lien qui unit les deux garçons et ensuite les deux hommes. Entre ces deux longues séquences, le roman est sans doute moins spectaculaire mais il faut se laisser prendre par un rythme contemplatif qui ne l'est qu'en surface. La construction du livre est remarquable et son dénouement laisse un goût étrange dans la bouche. D'os et de rouille, oui, quelque chose du genre.
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