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Critique de Sachenka


Quelle agréable découverte! Je dois admettre que la littérature canadienne anglophone m'est presque inconnue et encore plus Robertson Davies. Donc je suis content de m'être lancé dans L'objet du scandale, le premier tome de sa trilogie de Deptford, qui doit son nom au petit village imaginaire d'Ontario du début du 20e siècle d'où sont originaires les personnages principaux.

Dès le début du roman, Dunstable Ramsay et Percy Boyd Staunton se disputent. Ramsay, jugeant plus sage de ne pas entrer en conflit, décide de rentrer mais Staunton le poursuit et lui lance des balles de neige. L'une de ces balles atteint Mary Dempster, la très jeune femme enceinte du pasteur du village, qui accouche prématurément de Paul peu de temps après puis perd la raison. Cet événement hantera les deux garçons toute leur vie et fera en sorte qu'ils garderont contact malgré les chemins très différents qu'ils prendront.

Aussi, l'histoire des deux garçons croisera celle de la grande Histoire. Première guerre mondiale, dépression, etc. Ramsay, le narrateur, tente de s'occuper du petit Paul Dempster qui disparaitra, va se battre en Europe où il perd une jambe, revient au Canada pour devenir un universitaire assez cérébral, s'intéressant à la vie des saints homme. Un peu de mysticisme. Mais toujours le sentiment de culpabilité qu'il ressent à l'endroit de Mary Dempster, dont il continue à s'occuper après la mort du pasteur, le retient prisonnier. Il va jusqu'à idéaliser la femme, la confondant avec la vierge Marie.

Heureusement, une certaine amitié/rivalité complexe avec Staunton, devenu un homme d'affaires prospère et un politicien en pleine ascension, le ramène toujours à la réalité. Il développe aussi des relations avec le fils de ce dernier, David Staunton, devenu son pupille, puis avec le magicien Magnus Eisengrim.

L'écriture de Davies me fait beaucoup penser à celle de John Irving : des personnages intéressants, originaux mais surtout complexes, qui combattent des démons intérieurs et dont les destins s'entrecroisent. On ne peut que se sentir concerné par leurs histoires. Malgré quelques moments magiques, l'ensemble du récit demeure très réaliste. Tellement que j'avais presque l'impression de lire une autobiographie. L'auteur sait décrire aussi bien la vie rurale du début du siècle dernier que les horreurs de la guerre et les pérégrinations d'un universitaire.

Bref, une grande oeuvre! Il en va de même pour les deux tomes suivants, que j'ai déjà dévorés. La narration passe alors à David Staunton puis à Magnus Eisengrim qui, en plus de raconter l'histoire de leur point de vue, comblent les trous et permettent de tout comprendre.
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