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Critique de Etherckhos


Il y a de ces livres qu'on attaque comme ça, quasiment sans savoir à quoi s'attendre, et qui nous apporte une incroyable surprise au fil de leurs pages.
La Volonté du Dragon a été un de ces livres pour moi. J'ai connu l'auteur grâce à une critique sur Babelio, d'un autre de ses livres. J'ai eu envie de voir ce que donnait les oeuvres de cet auteur qui était encensé par la critique et semblait correspondre à mon style, mais je n'avais aucune idée réelle de ce que j'allais découvrir dans ce roman.

Un monde imaginaire (style XII ou XIIIème siècle), une nation impérialiste plus évoluée technologiquement (XIXème siècle) que toute autre, une autre se dressant en face d'elle pour garder son indépendance... Au demeurant rien de bien original... Mais détrompez-vous ! L'originalité commence dès les premières pages avec le camp que l'on suit, les impérialistes.... Là, c'est déjà moins courant ! Dans le monde d'aujourd'hui où la philosophie anti-impérialiste, voire anti-mondialiste, est de plus en plus poussée à l'extrême, jusqu'à la haine de ces systèmes, prendre le risque, pour un auteur, de nous faire suivre ceux qui seront considérés comme le mauvais camp par la majorité, c'est déjà faire preuve d'un certain cachet.
Et l'histoire continue sur cette lancée. A la faveur du récit d'une bataille navale, ce ne sont pas seulement les équipages et protagonistes que l'on voit s'affronter, mais de nombreux parallèles.
Gouvernement mondial contre philosophie de l'indépendance farouche.
Technologie contre traditions.
Religion contre libre-arbitre.
Et à la fin, lorsque vient le moment de lire le mot de la fin, quel que soit notre point de vue, on ne peut que saluer le fait qu'il y a quelque chose de bon et de mal en chaque camp et qu'il n'y a pas de réel vainqueur lorsque les idéologies s'affrontent en donnant tout ce qu'elles ont et en laissant l'hypocrisie de côté.

De ce livre, je suis ressorti non seulement satisfait par la gymnastique intellectuelle ainsi provoquée, mais surtout, si pas transformé, tout du moins apaisé ; apaisé par le talent de l'auteur à démontrer que les choses ne sont pas noires ou blanches, bien ou mal, mais toutes en nuances de gris ; une perspective qu'on a facilement tendance à perdre dans les luttes d'idéologies, de nos jours, tellement les propos, et le ton sur lequel ils sont tenus, sont souvent agressifs. L'auteur, à sa façon, démontre au lecteur qu'on peut être combatif, engagé à 100% dans une cause, inébranlable, sans pourtant être imbus de nous-mêmes, irrespectueux, ou tout simplement binaires.
Toutefois, il ne faut pas s'y tromper, La Volonté du dragon, reste un roman de guerre, de bataille navale, et l'auteur semble aussi avoir une grande passion, ou expérience, de la chose car rien n'est laissé au hasard ; des détails techniques des navires et armes des assaillants, à ceux de conception des navires plus traditionnels des défenseurs, en passant par les conséquences de chaque manoeuvre et attaque, on n'ignore rien de ce jeu de la vie et de la mort qui se déroule pour déterminer le destin de deux nations, et grâce à une sélection bien trouvée de protagonistes à différents échelons, nous sommes en mesure de palper la tension, de la sentir entre chaque mots, et l'action en est proprement vivante.

En fin de compte, la seule chose que j'aurais vraiment à reprocher à ce livre c'est qu'il ne soit pas plus long ; des romans comme ça j'en redemande à l'infini !
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