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Critique de Cigale17


J'ai d'abord pensé ne mettre deux étoiles et demie parce que j'ai pas mal de réserves, même si j'ai lu ce thriller rapidement et avec un certain intérêt… En fait, je n'avais pas l'intention de lire Tu tueras le Père de Sandrone Dazieri ! Je voulais lire Tu tueras l'ange, du même auteur, à cause du premier item du Challenge Pavés 2020 : « Ange » ou « Démon » dans le titre. Mais c'est le deuxième tome d'une trilogie. J'ai donc commencé par le début.
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La première partie, titrée « Avant » et écrite en italique, se révèle extrêmement efficace : un enfant est prisonnier dans un espace circulaire. Il est nourri par une trappe, au gré de son geôlier. Quand il a bien agi, il est « Fils » ; s'il agit mal, il devient « Bête ». Il est terrorisé par celui qu'en lui-même il nomme « Père ». Le narrateur à la troisième personne nous laisse avec l'image de l'enfant apercevant par une fissure le Père qui se dirige vers sa prison, et l'homme tient un couteau... Vous êtes à la troisième page ! Sur les huit parties que comporte le roman, trois autres sont titrées « Avant » et, sauf pour la première, j'ai eu du mal à établir un lien immédiat avec les événements qui suivent : une bonne manière d'accrocher le lecteur, comme d'ailleurs les chapitres courts, les cliffhanger, les retournements de situation, les fausses pistes, etc. ; bref tous les codes du page-turner, comme on dit en français, et c'est une de mes réserves : la recette est suivie à la lettre et l'intrigue remet en mémoire pas mal d'autres romans du même type, jusque dans le duo d'enquêteurs apparemment mal assortis, mais finalement complémentaires…. Duo parce que nous suivons surtout deux personnages principaux, deux survivants, en fait, et qui ne forment pas un couple. La commissaire Colomba Casselli est chargée officieusement d'une enquête sur la disparition d'un enfant alors qu'elle tente de se remettre d'un violent traumatisme (le Désastre). Elle est sujette à d'épouvantables crises de panique qui lui font perdre tous ses moyens. Elle sera aidée dans sa quête par Dante Torre, claustrophobe, obsessionnel, brillant, et imbattable pour « lire » dans les attitudes des gens. C'est lui l'enfant du silo, le petit prisonnier présenté dans la première partie ; on le retrouve plus de vingt ans après, tourmenté par des séquelles sévères et récurrentes.
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J'ai commencé à me lasser à la partie VI (page 169 sur 668). J'avais déjà eu fugitivement l'impression d'une avalanche de détails inutiles dans les « Avant » III et V, mais j'ai réalisé que le choix de cette extrême précision insuffle un rythme intéressant et induit une attente chez le lecteur. En revanche, ces qualités disparaissent dans la sixième partie : j'ai lu des pages entières de dialogues creux, et j'ai gardé une impression tenace de remplissage. le rythme s'essouffle, l'intrigue se dilue dans les redites : Colomba et Dante recherchent de potentielles victimes et prennent contact avec des parents d'enfants officiellement décédés, et c'est rapidement répétitif, comme d'ailleurs les multiples et handicapants symptômes de Dante. À côté de ça, de jolies trouvailles qui rendent les deux protagonistes sympathiques : la culpabilité que Colomba ressent après le Désastre, ou la très grande capacité d'empathie de Dante envers Colomba, entre autres. Et puis j'ai vraiment du mal avec les théories du complot… Et pourtant, je l'ai fini ! et j'ai même commencé le suivant, ce qui justifie les trois étoiles.
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