Évitez cette traduction, elle est bien en dessous de la richesse de la langue de
Döblin. Lisez la version d'Olivier Lelay, non expurgée, bien plus brutale, plus proche du texte de
Döblin.
La raison est dans cet extrait d'interview d'Olivier Lelay:
Dans la traduction de 1933, il manque des chapitres entiers – les plus difficiles à traduire -, les contresens abondent et surtout deux éléments disparaissent : l'écriture simultanée et polyphonique de
Döblin et la langue drue, heurtée des personnages.
Zoya Motchane, sans doute par souci de confort pour le lecteur, renonçait à ce brouillage permanent des fréquences qu'opère
Döblin. Les changements de niveau de langue ne sont pas rendus, la langue bâtarde de
Döblin est unifiée et épurée. Surtout, le langage de ces gens de
la rue, Franz, Reinhold, Mieze, ce parler rugueux, rocailleux, se change en une langue de petit-bourgeois qui s'encanaille. On est transporté d'un coup chez Dabit et
Carco, dans un fantasme de langue populaire. Les écorchures et la violence du texte de
Döblin s'estompent. C'est ce que j'entends par les exigences modernes d'une traduction : ne pas s'aligner sur une quelconque homogénéité collective, ne pas anéantir au nom d'une quelconque lisibilité tout ce qui fait l'originalité d'un texte.
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