AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de colimasson


Les Commentaires sont publiés en 1988, une vingtaine d'années après la publication de la société du spectacle. « En des circonstances différentes, je crois que j'aurais pu me considérer comme grandement satisfait de mon premier travail sur ce sujet, et laisser à d'autres le soin de regarder la suite. Mais, dans le moment où nous sommes, il m'a semblé que personne d'autre ne le ferait. » La société du spectacle fonctionne bien. C'est justement ça le problème. Que l'inconscient soit une notion phare du 20e siècle n'est sans doute pas une coïncidence. Dans certaines circonstances, toute prise de pouvoir individuelle peut se dissoudre en se laissant subordonner par une entité qui remplit les amphores assoiffées de nos âmes par des produits de contrefaçon confectionnés en série dans les laboratoires de la société du spectacle. Des informations qui parlent de ce qui n'est pas important pour éviter de parler des choses primordiales ; des oeuvres anciennes retouchées selon les codes culturels du moment pour faire plus vrai ; des états d'urgence à répétition pour légitimer l'instauration d'une surveillance généralisée ; la falsification des mots, des normes et des figures du pouvoir ; l'impression d'une fête continue qui donne la gerbe aux plus emmerdants, dont nous faisons partie si on reconnaît dans le texte de Debord la fatigue assommante qui transfigure son texte.


Debord écrit : « On pourrait dire un jour, si cela paraissait souhaitable, que cet écrit est une entreprise de désinformation sur le spectacle ; ou bien, c'est la même chose, de désinformation au détriment de la démocratie. » Pour le prendre à revers, on n'a jamais rien entendu de mal sur ce qu'il a écrit concernant la société du spectacle. Rien de franchement mal en tout cas. La société du spectacle aime même y faire référence pour avoir l'air de ne pas y toucher. La désinformation prend aussi la forme d'une semi-ignorance. On croit connaître des choses mais ce ne sont que des poussières de lucioles anonymes dans le grand ciel étoilé de ceux qui font le jour et la nuit.
Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}