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Critique de Zephirine


Mort du père. Infirmière, médecin pompes funèbre. La soeur et son mari. Et Constance « Je mets ma main dans sa main froide, je tire le bras bloqué, je pense à Rigidité Cadavérique, j'enlève le pyjama, je mets la chemise, je repose mon père contre l'oreiller ». Ensuite, Constance ira à la piscine. « Je nage tous les jours, je nage. »
Voilà. le ton est donné. Une autopsie précise et sans concession de cette famille de la grande bourgeoisie et de ses hommes politiques. Un constat sans affect. Glacial.
Ses parents, fumeurs d'opium et marginaux par rapport à leur milieu, avaient déjà tracé le chemin de la rupture. La transmission, nom et héritage, ce n'est pas pour Constance Debré qui prône le dépouillement. Elle a tourné le dos à son métier d'avocat, pris ses distances avec son fils et l'idée même de la maternité et vit dans des chambres de bonne ou bien s'invite chez les uns et les autres.
« Pas d'argent, pas de maison, pas d'héritage. C'est conforme à ma philosophie de ne rien transmettre. Pas même le nom. »
Mais on est loin du concept de « sobriété heureuse », forgé par Pierre Rabhi, et de cet épanouissement promis en limitant nos besoins. Ici, on a l'impression d'un oubli de soi, d'une négation majuscule. Ce rejet de tout, famille, situation sociale, nom, héritage et jusqu'au rejet des livres, est une déconstruction au bulldozer dont il ne reste pas grand-chose : des séances de natation et quelques filles qui traversent sa vie (ne jamais dire le mot amour)
Même son corps subit cet effacement programmé
« Comme toutes les semaines, je me rase les cheveux à la tondeuse, j suis torse nu, ma pâleur ma minceur, je regarde mon corps, ma gueule mes tatouages, il me semble que je ne tiendrais pas sans tout ça. »,
C'est un récit autobiographique qui met le lecteur à mal, jusqu'au malaise. C'est déclamé avec une insistance qui finit par lasser. Pourtant, il m'a semblé, derrière cette destruction autoproclamée, déceler une certaine souffrance.
Je reste dubitative. Marteler les mêmes propos tout au long de ces 170 pages, est peut-être une manière pour l'autrice de se convaincre elle-même ?


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