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Critique de WillWillWill


Au volant de ma voiture en rentrant du boulot, à l'écoute de la radio, mon attention redouble lorsque le journaliste qualifie "Ceux d'ici" de "chef-d'oeuvre de la littérature américaine". Oh là là, on se calme je n'utiliserai pas ces termes pour qualifier le dernier roman de Jonathan DEE. Je mettrai plutôt en avant une plume enlevée et relevée, des personnages attachants; d'autres plus irritants aux contradictions multiples.
La psychologie des personnages est habilement mise en relief par ce portraitiste américain contemporain qui commet ainsi son quatrième roman et également par la qualité de la traduction offerte par Elisabeth PEELVAERT.
On navigue sur une petite décennie, de l'Amérique post 2001 traumatisée par les attentats jusqu'aux premiers relents de la "crise des subprimes". La recherche de logements décents, la réhabilitation ou la dégradation de maisons, les déménagements de plusieurs protagonistes, le squat d'une bibliothèque...nous montrent des personnages qui se cherchent et qui parfois se retrouvent lors d'une réunion d'un conseil municipal ( truculamment dėcrite) ou d'un dîner de Noël pathétique. La force de l'auteur est de ne pas sombrer dans la caricature. Jonathan DEE dessine puis peint la vie quotidienne de ses personnages avec délicatesse tant dans la cadre de leur travail (bliothécaire, professeurs, agents immobiliers de Stockbridge, barman, restaurateur, postier, policier, licenciė-e-s...) que de leurs relations familiales.
Je vous laisse découvrir les aléas et les quelques turpitudes qui sévissent au sein du couple Karen et Mark FIRTH. Vous aurez aussi l'occasion de pérégriner avec plaisir auprès de Gerry et de suivre l'actualité locale par le prisme de son blog internet ou d'apprécier les parcours de vie de la très attachante Haley et de sa tante Candace.
D'autres personnages peints au cordeau soutenus par des dialogues acérés donnent du rythme au roman et montrent chez certains une obsession toute américaine des taxes foncières, des impôts, de la promotion sociale, de la scolarisation des progénitures dans les meilleures écoles privées, le tout empaquetés de petites jalousies, de mesquineries, de non-dits ou plus simplement d'incompréhension ou d'absence d'intérêts communs. Je n'en fais pas un livre moralisateur ou jugeant ; les personnages ne sont en rien monstrueux, on peut d'ailleurs s'y retrouver dans l'un d'eux. Ceux de là-bas sont également ceux d'ici.
La veille de la rédaction de ce petit commentaire je me suis rendu au Café des Images pour découvrir un film qui lui aussi brosse de manière magistral un aspect de l'Amérique contemporaine. Ce film "3 billboards les panneaux de la vengeance" mérite t-il le qualificatif de "chef-d'oeuvre" attribué au livre susnommé par un journaliste enthousiaste ? À mon goût plus probablement mais les deux offrent une belle dose de plaisir.
Bon film et bonne lecture.

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