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Critique de mumuboc


Paris – de 1468 à la fin du XVème siècle – Dans le livre des heures, nous découvrons la vie de Marguerite, de son enfance à sa vie de femme et de la passion qu'elle noue avec le travail d'enlumineuse, métier dans lequel elle baigne dès sa naissance puisqu'elle vit sur le lieu même où exercent et excellent son grand-père et son père, eux-mêmes enlumineurs réputés à Paris. En effet la maison de bois sur le pont (en bois à l'époque) Notre-Dame à Paris qui enjambe la Seine, abrite non seulement l'atelier de ceux-ci mais également le logis où vivent Marguerite, son frère jumeau Jacquot et ses parents.

A travers le travail d'enlumineuse dont l'autrice nous fournit beaucoup d'éléments, que ce soit au niveau des couleurs, de la manière dont elles sont produites, c'est une plongée dans le Paris de la fin du moyen-âge avec non seulement l'architecture des bâtiments autour de la Seine mais également le portrait d'une jeune femme de l'époque avec les obstacles qui se présentent à elle pour exercer son art (plutôt pratiqué par la gente masculine les femmes ne devant se préoccuper que des tâches maritales et ménagères), usant de stratagèmes pour y parvenir (en particulier face à une mère acariâtre), s'occupant de son jumeau atteint de crises d'épilepsie, de la manière dont elle va s'affranchir à la fois pour être libre de ses choix et de ses passions à une époque où la religion dictait et imposait sa loi.

C'est un roman imprégné non seulement de l'époque par certains éléments de langage mais également par la description des lieux, entremêlant le destin de cette jeune femme passionnée par l'enluminure depuis son plus jeune âge, bercée qu'elle a été par son grand-père en particulier, un maître en la matière et l'histoire que ce soit par le sacrifice d'une femme, Jeanne d'Arc, pour sauver un pays, la découverte de nouveaux horizons avec Christophe Colomb, les tensions entre communautés religieuses à l'aube de la renaissance.

Anne Delaflotte Mehdevi nous invite à une plongée à la fois instructive et documentée sur le travail des ces doigts agiles et patients qui décoraient les ouvrages avant que l'imprimerie mécanise et « industrialise » l'illustration des ouvrages. le journal des heures est non seulement un livre de prières mais également, pour Marguerite, un support tel un journal intime illustré dans lequel elle colore ses émotions et sentiments, ses joies et ses peines, ses victoires et ses défaites.

Ce roman a des aspects intéressants : documenté, original par l'époque et la profession évoquées, instructif sur le travail d'enluminure mais j'ai trouvé qu'il comportait tous les éléments de nombreux romans de ce genre : la jeune femme contrariée dans ses passions, très douée dans son art, se dévouant corps et âme pour son jumeau, contrainte au mariage par sa famille (même si c'était une réalité) et je vous passe les derniers rebondissements communs à toute romance. Je n'aurai pas choisi de lire ce roman si ce n'était pour le Comité de lecture des bibliothèques car à la lecture de la quatrième de couverture je redoutais d'y trouver tous ces éléments et cela n'a pas manqué.

Pourquoi emprunter, pour évoquer un thème, les chemins tellement parcourus, avec les rebondissements habituels tant déjà usités ? Certes il plaira dans une bibliothèque justement pour ce côté romantique sur fond historique à tout lecteur aimant apprendre avec une intrigue en fil rouge, mais pour ma part, n'étant pas trop friande de ce genre de concept, je l'ai aimé, mais n'y ai pris de l'intérêt justement que dans les informations fournies sur le milieu de l'enluminure et beaucoup moins sur le destin de l'héroïne, commun à de nombreux autres romans. Une petite mention concernant l'écriture que j'ai trouvé plaisante à certains moments et à d'autres constituée de phrases courtes donnant le sentiment d'une énumération de mots et de faits.

J'ai aimé mais sans plus.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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