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EAN : 9782072984686
224 pages
Gallimard (11/05/2023)
3.79/5   313 notes
Résumé :
Résumé
Marguerite, fille et petite fille d'enlumineurs, vit sur le pont Notre-Dame. Son frère jumeau est épileptique. Marguerite le veille, le maintient littéralement en vie. Sa mère préfèrerait que Marguerite soit malade plutôt que son fils. Elle harcèle et accable sa fille. Pour compenser et conjurer cet enfermement, Marguerite s'arrime à la manifestation primordiale de la vie qu'est la lumière, la couleur.

Elle va gagner sa place dans l'atel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 313 notes
Nous sommes transportés dans le XVème siècle de 1468 à 1499. La France vit en paix. Dans ce contexte, la jeune Marguerite naît dans un atelier d'enlumineurs.
Sa mère lui en veut beaucoup d'être une fille.
Son garçon, jumeau de Marguerite, est atteint d'épilepsie, le mal de Saint Jean comme ils le nomment.
Sa soeur veille sans cesse sur lui.
Leur atelier d'enluminure , situé sur le pont habité appelé pont Notre-Dame, se fournit en pigments chez le parrain de la fillette avec qui elle a un excellent contact. Son apothicairerie se situe à deux pas de l'atelier.
Les pommades et remèdes qu'on y fabrique ne manquent pas d'intérêt.
L'atelier se spécialise dans les livres d'heures commandés par les riches bourgeois. Ce sont en réalité des livres de prières personnalisées en fonction de la demande des clients.
Marguerite montre vite des dispositions pour la peinture et se fabrique son propre livre d'heures en y ajoutant des réflexions personnelles et des peintures qui illustrent sa vie.
Une des scènes qui m'a le plus étonnée, c'est quand elle peint avec son père et son grand-père : elle affine la pointe de son pinceau en l'humidifiant entre ses lèvres. Ses lèvres prennent alors la couleur des peintures utilisées.
À la façon dont l'auteure écrit, quand elle fait référence au journal de la jeune fille, on croirait qu'elle a réellement existé.Elle réussit à faire prendre vie à son personnage.
Vers l'âge de 16 ans, sa mère très hostile, veut lui faire accepter le mariage. Cela donne lieu à des scènes très amusantes qui montrent le côté très affirmé de la jeune fille qui aura une vie intense de femme.
Le roman est parsemé de petites phrases en vieux français qui sont aisément compréhensibles et pas trop nombreuses.
Anna Delaflotte - Mehdevi mêle parfaitement les détails du métier d'enlumineur, de peintre avec la vie personnelle de la jeune femme. Tout ça dans une écriture tellement belle et profonde que je relisais des passages plusieurs fois.
Un grand coup de coeur.

Merci à Babelio "Masse critique" et aux éditions Buchet Chastel pour cette belle découverte.

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En l'an de grâce 1468, la jeune Marguerite hante l'atelier d'enluminures qui dresse fièrement son illustre enseigne sur le pont Notre-Dame. Fascinée par l'oeuvre des copistes, elle n'aura pas besoin de l'aide de quiconque pour apprendre à déchiffrer l'alphabet puis un peu plus tard à lire.
La trace écrite n'est pas son seul entre d'intérêt, l'enfant sait regarder et rêve de reproduire la beauté du fleuve et les couleurs des saisons. Si elle broie du noir, ce n'est pas par mélancolie, mais parce que l'expression imagée d'un mal être provient de cette activité bien concrète qui consiste à écraser la matière, végétale ou minérale, qui permet d'obtenir les pigments.

La fillette grandit, sa passion ne s'affaiblit pas, et même si elle doit se résigner à convoler, le livre d'heures qu'elle alimente de ses émotions prend forme. Si ces ouvrages somptueusement illustrés étaient destinés à accompagner le fidèle, jouant le rôle d'un calendrier de prières, les illustrations contenues constituent un témoignage de la vie quotidienne de l'époque. Et dans le cas de Marguerite, on n'est pas loin d'un journal auquel elle confie ses angoisses et ses espoirs.

La passion pour l'art se superposera bientôt à une passion plus charnelle, inscrivant l'intrigue dans l'Histoire de la conquête de territoires inconnus.

Très instructif, le roman se lit avec un grand plaisir, d'autant que le personnage de Marguerite possède une force et une détermination qui en fait une belle figure du féminisme.

Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Librairie Caractères- Issy / Commande mi-janvier 2022- chronique le 17 février 2022

Toujours une vraie jubilation de retrouver l'univers et les mots de cette auteure, découverte avec grand enthousiasme, il y a déjà quelques années, avec deux de ses livres, s'inspirant de sa pratique de « Relieuse » [comme son grand-père ] : « La relieuse du Gué » et « le portefeuille rouge » [d'ailleurs ,offerts abondamment autour de moi …]

J'étais donc ravie de voir un nouvel écrit de cette dame, toujours très lié Au LIVRE !
Cette fois , notre auteure met en scène le parcours d'une fille et petite-fille d'enlumineurs, au XVe, peu de temps avant la naissance de l'Imprimerie.

Marguerite , très petite, est fascinée par l'atelier fondé par son grand-père, où son père travaille également…Elle se sauve de la maison et se réfugie dès qu'elle peut à l'Atelier,observant retenant tout ce qu'elle peut de l'exercice de l'enluminure, du broyage et de la fabrication des couleurs…

Hormis son jumeau adoré, Jacquot, auquel elle est très attachée, [celui-ci est malade et fragile], elle fuit sa mère, qui lui mène la vie dure, voulant que Marguerite se cantonne aux occupations traditionnelles des filles… : la maison, les corvées domestiques, la messe, et idée fixe maternelle : le Mariage….mais Marguerite n'en a que faire ; tout ce qui l'absorbe et la captive, c'est l'atelier d'enluminure, et ses passages quotidiens chez son parrain, apothicaire, où elle va quérir des produits nécessaires à son grand-père et son père, avec lequel elle entretient une belle complicité !

Nous sommes à Paris , à la fin du XVe siècle, sur le pont de Notre-Dame, où les corporations des libraires et des enlumineurs sont des plus florissants et actifs…

Pour une fois, les personnages les plus attachants et tolérants sont les personnages masculins : le père, le grand-père, le parrain, qui loin de cantonner Marguerite, l'encourage dans sa passion et ses talents de peintre, de dessinatrice, et d'enlumineuse. le grand-père l'accepte comme « apprentie »… elle pourra, très exceptionnellement, réaliser ses rêves et son ambition suprême de devenir la meilleure « Enlumineuse » de la Capitale …
Il y aura bien sûr moult difficultés et épreuves, mais « notre » Marguerite a un sacré caractère et une sacrée détermination, elle persistera et réussira contre vents et marées ! !!!

Cette fiction est des plus vivantes et colorées grâce au choix de l'écrivain d'utiliser à de nombreuses reprises, un français ancien… des expressions moyenâgeuses, qui finissent de nous immerger dans cette époque…

Marguerite prendra la direction de l'atelier familial d'Enluminure à la mort du grand-père, pendant que son père voudra se lancer dans ce nouveau défi : l'Imprimerie !

« Mais ce projet du père est venu ouvrir des perspectives. L'industrie de l'imprimerie est en plein essor.De ce nouveau monde, le père veut être. (..)
Rien n'arrêtera cette nouvelle invention. le livre qui était serré avec les bijoux ou les titres de propriété hier,sera demain laissé à portée de mains,lu,relu,on le partagera comme un repas, comme on partage l'essentiel. » (p.114)

Merci à l'auteure de ce très beau moment de lecture. Lecture pleine de charme, de vie et de couleurs chatoyantes (dans tous les sens du terme),soulignant à notre plus grand bonheur, l'unicité et la singularité magique des métiers liés aux soins, à la conservation et à l'embellissement de nos amis, Les Livres !
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On fait la connaissance de Marguerite en 1468 et on va la suivre jusqu'à la fin du XVe siècle. Elle habite sur le pont Notre-Dame, où est situé l'atelier d'enluminure de son père et son aïeul. Très vite, elle s'intéresse aux couleurs, aux pigments, à la manière de les broyer, les mélanger et elle se révèle très douée, au grand dam de sa mère qui veut la cantonner dans les tâches ménagères, lui rappelant sans cesse qu'elle n'est qu'une fille !

Marguerite a un frère jumeau, atteint d'épilepsie qu'on appelle alors le mal de Saint Jean, autre motif de hargne maternelle qui aurait largement préféré que ce soit elle qui en soit atteinte. Elle est très proche de ce jumeau sur lequel elle veille sans cesse tout en s'échappant vers l'atelier chaque fois qu'elle le peut.

Sa présence, seulement tolérée au début par les hommes de la famille, va peu à peu s'imposer tant le talent de l'enfant, puis de la jeune fille, est avéré et reconnu, notamment par son grand-père, qui n'hésite pas à l'envoyer chercher les pigments, les poudres chez l'oncle apothicaire de Marguerite.

Cela ne l'empêchera pas de trouver un mari, car elle se sent femme, mais veut choisi celui qui lui conviendra.

Un jour, l'amour surgira, avec l'entrée en scène d'un jeune Maure, Daoud, qui a dû fuir l'Andalousie de la Reconquista, se cachant derrière une identité toscane pour survivre.

Ce livre nous permet d'aborder, avec l'histoire de cette jeune femme, le statut des femmes de l'époque, cantonnée aux tâches ménagères, se devant d'être soumises à leur époux mais en général aux hommes de la maison. La société patriarcale est puissante, même si son père et son grand-père lui laisse prendre sa place, lui donnant le statut d'apprentie. Mais, l'auteure fait une place aussi à la Renaissance, ses espoirs, ses travers, ses dérives.

Marguerite est touchante, lorsqu'elle apprend à lire, puis à écrire toute seule, en secret, puis à travailler sur les lettrines de son livre d'heures, dans lequel elle livre quelques-uns de ses secrets, certains émois, le plus discrètement possible. Elle est remarquable aussi par sa force de caractère, qui force l'admiration. Sa relation fusionnelle avec son frère hypersensible est émouvante…

J'ai bien aimé ce récit, hommage à l'art, qui m'a fait penser à « La jeune fille à la perle » de Tracy Chevalier, l'écriture m'a plu, mais je suis un peu restée sur ma faim, alors que je m'attendais à un coup de coeur et à retrouver cette magie qui me plaît tant chez Jeanne Bourin et sa Chambre des dames ou ses Pérégrines…

Il est vrai qu'après « La plus secrète mémoire des hommes » de Mohamed Mgoubar Sarr et « Ton absence n'est que ténèbres » de Jon Kalman Stefansson, il était difficile de s'enthousiasmer à nouveau.

Un immense merci à NetGalley, Babelio et aux éditions Buchet Chastel qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure dont je lirai probablement d'autres romans pour mieux faire connaissance.

#Lelivredesheures #NetGalleyFrance !

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Quelle sécheresse d'écriture ! Aucune empathie ne se crée avec les personnages, même pas avec la jeune héroïne, qui pourtant avait tous les atouts pour devenir un beau personnage.
Ce récit demeure cependant interessant car c'est un récit factuel sur la période moyenâgeuse de la fin du XVe siècle et le début de la Renaissance, au coeur de Paris, et surtout un récit factuel sur le métier d'enlumineur, des professionnels qui logeaient sur le pont de bois Notre-Dame.
Le lecteur y apprend à broyer racines, pierres et autres matériaux pour confectionner les pigments, et à travers les yeux de l'héroïne à admirer les jeux de lumière issus de ces fermentations. Il fera également la découverte du métier d'apothicaire, mélange de médecin, herboriste, confiseur et pharmacien.

C'est un roman pauvre en sentiments, mais riches de couleurs. Chaque événement relaté est associé à des aplats de couleurs qui sont les véritables reliefs de ce livre d'heures, livres de prières, agrémenté ici de réflexions personnelles, d' « éclats de vie ».

Un roman intéressant pour le côté historique, pour la place de la femme dans la société médiévale, mais doté d'une écriture documentaire, à la limite du listing parfois.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Femme ne fais pas la bête, aime, aime assez pour le laisser aller.
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Comment faire tenir le monde entier dans le paysage d’un tableau ?
Petite, elle observe les scènes peintes par son père, son grand-père, son œil imagine l’au-delà de la scène. Même une fresque, qui contiendrait le paysage de l’île de la Cité, Paris au-delà et ses environs, le tout capturé depuis le haut des tours de Notre-Dame, même cette fresque-là, grouillante de gens, tous différents, chacun allant à ses affaires, toutes différentes, dirait encore bien peu de la réalité de la vie, encore moins des rêves des hommes sur terre.
Marguerite croit tenir la solution. La couleur. C’est sa lubie, qu’une couleur dise plus du monde qu’un discours, qu’une peinture, même peinte par son aïeul. C’est son idée, une folie. La couleur, un point c’est tout. Dans la lumière de l’instant, le monde entier résolu.
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Marguerite vit à Paris sur le pont Notre-Dame.
Au temps de Marguerite, il est en bois, bordé de maisons qui s’élèvent haut en étages. Leur harmonie, la richesse des boutiques qui s’y succèdent émerveillent les chroniqueurs et les voyageurs de l’époque. On n’est pas n’importe qui quand on vit sur ce pont. On est des gens du livre, des libraires, des enlumineurs, parmi les plus en vue dans la profession.
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L’adolescente vit au temps de la Renaissance. Le mot est beau à pleurer, comme Marguerite pleurait devant le broyeur qui mêlait le blanc aux pigments d’améthyste rouge. A pleurer, car par une de ces pirouettes pathétiques dont l’humanité a le secret, la Renaissance fera le lit de la Réforme, la Réforme de la Contre-réforme et des guerres de religion, qui parmi toutes les guerres que connaîtra l’Europe seront les pires…
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En ce temps-là, le religieux imprègne tous les domaines de la vie...
Si l'homme l'oublie, les cloches qui ponctuent le temps terrestre au clocher des églises le lui rappelle. C'est l'heure de la prière...
Posséder un livre d'heures n'est pas une option. Le noble, le grand bourgeois, le petit bourgeois, le tout petit bourgeois, le tout petit petit, tout le monde veut le sien.
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