Charlotte Delbo réussi un tour de force magistral : transcender l'horreur des camps. Son ouvrage n'est pas un témoignage, ni un récit suivi, mais une succession de "poèmes" en vers libres. Et cela rend l'effroyable plus effroyable encore : la force d'évocation est telle que les images se matérialisent sous les yeux du lecteur, ne lui épargnant rien. Elle ne cherche pas de logique à la cruauté, elle la dépeint, la montre. La seule chose dont elle ne peut réellement rendre compte, c'est l'odeur (à laquelle je ne pensais d'ailleurs pas avant qu'elle ne l'évoque) : l'air solide de la mort et de la maladie, qui annonce le camp 2km avant qu'il n'apparaisse.
Une folie humaine transformée en littérature.
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