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Citations sur Auschwitz et après, tome 1 : Aucun de nous ne reviendra (95)

Saviez-vous que la souffrance n'a pas de limite
l'horreur pas de frontière
Le saviez-vous
Vous qui savez
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Nous restions immobiles. La volonté de lutter et de résister, la vie, s'étaient réfugiées dans une portion rapetissée du corps, juste l'immédiate périphérie du coeur.
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Il n'y avait pas non plus de boutiques
seulement des vitrines
où j'aurais bien voulu me reconnaître
dans les rangs qui glissaient sur les vitres.
Je levai un bras
mais toutes voulaient se reconnaître
toutes levaient le bras
et aucune n'a su laquelle elle était.
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L'idée de fuir ne venait à personne. Il faut être fort pour vouloir s'évader. Il faut savoir compter sur tous ses muscles et sur tout ses sens. Personne ne songeait à fuir.
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Nous marchions. Nous interrogions le paysage. Un lac gelé couleur d'acier. Un paysage qui ne répond pas.
La route s'écarte du lac. Le mur de vent et de neige se déplace de côté. C'est là qu'apparaît la maison. Nous marchons moins durement. Nous allons vers une maison.
Elle est au bord de la route. En briques rouges. La cheminée fume. Qui peut habiter cette maison perdue ? Elle se rapproche. On voit des rideaux blancs. Des rideaux de mousseline. Nous disons "mousseline" avec du doux dans la bouche. Et, devant les rideaux, dans l'entre-deux des doubles fenêtres, il y a une tulipe.
Les yeux brillent comme à une apparition. "Vous avez vu ? Vous avez vu ? Une tulipe." Tous les regards se portent sur la fleur. Ici, dans le désert de glace et de neige, une tulipe. Rose entre deux feuilles pâles. Nous la regardons. Nous oublions la grêle qui cingle. La colonne ralentit. "Weiter", crie le SS. Nos têtes sont encore tournées vers la maison que nous l'avons depuis longtemps dépassée.
Tout le jour nous rêvons à la tulipe. La neige fondue tombait, collait au dos notre veste trempée et raidie. La journée était longue, aussi longue que toutes les journées. Au fond du fossé que nous creusions, la tulipe fleurissait dans sa corolle délicate.
Au retour, bien avant d'arriver à la maison du lac, nos yeux la guettaient. Elle était là, sur le fond des rideaux blancs. Coupe rose entre les feuilles pâles. Et pendant l'appel, à des camarades qui n'étaient pas avec nous, nous disions : "Nous avons vu une tulipe."
Nous ne sommes plus retournées à ce fossé. D'autres ont dû l'achever. Le matin, au croisement d'où partait la route du lac, nous avions un moment d'espoir.
Quand nous avons appris que c'était la maison du SS qui commandait la pêcherie, nous avons haï notre souvenir et cette tendresse qu'ils n'avaient pas encore séchée en nous.
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Les premières colonnes franchissent la porte. De chaque côté, les S.S. avec leurs chiens. Ils sont empaquetés dans des capotes, des passe-montagnes, des cache-nez. Les chiens aussi, dans des manteaux de chiens, avec les deux lettres SS noires sur un rond blanc.
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« Il y a des gens qui arrivent et des gens qui partent. Mais il est une gare où ceux-là qui arrivent sont justement ceux-là qui partent. Une gare où ceux qui arrivent ne sont jamais arrivés, où ceux qui sont partis ne sont jamais revenus. (...) Ils ne savent pas qu’à cette gare-là on n’arrive pas. Ils attendent le pire - ils n’attendent pas l’inconcevable ».
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Ma mère
C’était des mains un visage
Ils ont mis nos mères nues devant nous

Ici les mères ne sont plus mères à leurs enfants.
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Il y a une mère qui calotte son enfant cinq ans peut-être parce qu'il ne veut pas lui donner la main et qu'elle veut qu'il reste tranquille à côté d'elle. On risque de se perdre on ne doit pas se séparer dans un endroit inconnu et avec tout ce monde. Elle calotte son enfant et nous qui savons ne lui pardonnons pas. D'ailleurs ce serait la même chose si elle le couvrait de baisers.
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Ceux du commando du ciel ont des privilèges. Ils sont bien vêtus, mangent à leur faim. Pour trois mois. Le temps écoulé, d'autres les remplacent qui les expédient, eux. Au ciel. Au four. Ainsi de trois mois en trois mois. Ce sont eux qui entretiennent les chambres à gaz et les cheminées.
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