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Critique de laetitiaflagothier


En 1926, Grazia Deledda recevait le prix Nobel de littérature. Première femme à l'obtenir, si je ne m'abuse... Et cela n'a pourtant pas empêché son nom de rentrer dans un certain oubli...

Je dois à une de mes librairies favorites, la Librairie Point Virgule, cette magnifique découverte! C'est là où l'on se rend compte si nous l'avions oublié, combien le travail de nos libraires et librairies est précieux. En plus de mettre en lumière, de défendre, de promouvoir, ils permettent à des textes et des auteurs de sortir de l'oubli où le temps les y avait placés! Merci à eux 🙏♥!

Ici je leur dois la découverte d'une autrice à la plume sublime et pourtant au style âpre sans tomber dans une dureté, mais au contraire en donnant vie aux éléments, aux êtres comme les haïku's savent nous procurer des émotions et des sensations! En effet, Grazia Deledda en peu de mots, arrive à nous faire vivre son île, sa Sardaigne et Nuoro en particulier! J'ai vu les paysages qu'elles nous décrit. J'ai senti le vent dans les cheveux, le soleil sur ma peau, cette atmosphère qui vous enveloppe au point de vous faire vibrer tout entière! J'ai entendu la nature dans ses champs, ses bruissements... J'oserai même dire dans ses respirations !

Cette écrin sert de décor à la famille Portolu. On y fait connaissance avec Zia Annedda et Zio Nette, les parents et leurs trois fils, Pietro, Mattia et Elias. On les prend au moment où Elias, le fils bien-aimé et cadet de la famille, rentre enfin de ses années de prison et où Pietro l'aîné va bientôt se marier avec la sublime Maddalena... le bonheur de chacun des membres est à son comble et pourtant, il suffira d'un regard pour que le destin d'Elias et Maddalena en soit à jamais bouleversé...

J'ai trouvé cette histoire très moderne pour l'époque. En effet, c'est la psyché et les tourments d'Elias que nous allons vivre, suivre... Et non ceux de Maddalena qui ici, s'écarte du rôle de femme fragile qu'on attribue généralement aux femmes à l'époque. En effet, bien que dépendante du statut que son genre lui confère, elle aura la force d'une femme libre pour oser demander ce que son coeur lui réclame... Elias, tout homme qui l'est, aura plus de mal à assumer ce qui enflamme son coeur. le plongeant dans des abîmes tout en lui conférant une humanité bien plus complexe que les stéréotypes qu'on avait tendance à défendre pour les hommes à l'époque.

Face à une telle modernité de propos, le prix Nobel prend pour moi encore plus d'importance, ici, dans sa symbolique! On l'a décerné à une autrice qui a osé casser des stéréotypes à une époque où le droit de vote pour les femmes n'était pas encore acquis partout!
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