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Critique de Allantvers


Un pas de plus dans la découverte de cette auteur nobelisée il y a près d'un siècle et mon enthousiasme ne se dément pas, au contraire : plus encore qu'avec Elias Portolu, cette lecture est totalement immersive, et cela sur tous les plans, à la fois dans la nature et la culture paysanne sarde tout d'abord, grâce à une plume précise et sensible qui nous fait ressentir la décrépitude montant le long des murs de la maison des Decherchi, le goût de l'eau ramenée du puits, la paille flétrie au fond de l'étable mais aussi la puissance du lever de soleil sur la vallée et la fraîcheur à l'ombre des murs de la vieille église.
Mais cette sensation d'immersion c'est d'abord au fond des âmes qu'elle se produit, et surtout celle tourmentée d'Annesa, enfant recueillie par la famille, tombée à l'état de servitude à mesure que les moyens viennent à manquer et que son coeur se scelle à celui de l'indolent Paulu, auquel elle est liée comme le lierre sur l'arbre mort. Silencieuse et renfrognée, Annesa souffre pour ses bienfaiteurs, elle observe et rêve : Si seulement l'acariâtre et avare Zua, lui aussi recueilli par la famille avec son handicap et son magot qu'il refuse de lâcher, pouvait mourir...

Grazia Deledda est vraiment une auteure à redécouvrir, ce que permet la réédition récente de plusieurs de ses oeuvres en format poche par les éditions Cambourakis, et ce drame rural profond et envoutant est une excellente porte d'entrée.
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