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Critique de Patsales


Ce livre est plutôt une bonne surprise, où se dévoile le reporter de guerre Nicolas Delesalle: car il n'est pas simple de couvrir un conflit quand l'agresseur est le pays maternel mythifié qui a le goût de l'enfance, celui du boeuf Stroganoff.
Delesalle confronte donc à la souffrance des Ukrainiens pleurant leurs morts et fuyant les combats ses souvenirs de petit Tatar, aux yeux un peu trop bridés pour ne pas rendre perplexes ses camarades de classe (et lui-même), né en France au terme des pérégrinations compliquées de ses grands-parents.
Pour échapper à cette tension entre l'enfant qu'il fut et le témoin désolé qu'il est devenu, Delesalle ajoute à son récit l'histoire de Vania le Russe et de Sacha l'Ukrainien, celle de frères ennemis qui choisiront l'humanité et l'amitié plutôt que la haine: 3° temps de la valse, ou plus exactement trait d'union pour soigner la blessure intime et continuer d'espérer.
Ce court témoignage de 200 pages n'a pas pour vocation de nous apprendre quoi que ce soit sur le conflit en cours, mais il sait nous émouvoir et même nous faire sourire par la grâce d'une mère pour qui rien ne saurait être excessif.
Seulement voilà: pourquoi proclamer sur la couverture que ce texte est un "roman"? Car si c'est ce qu'il est, il ne casse pas 3 pattes à un canard. Il vaut pour sa sincérité et l'histoire de Sacha et Vania, si elle n'est pas authentique, perd tout intérêt. Quelle est donc cette espèce de pudeur qui voudrait qu'on se confie sans dire officiellement qu'on se confie? Ou ce partage des genres selon lequel tout ce qui ne relève pas du journalisme pur et dur (si tant est que cela existe) soit relégué dans la fiction? Ou alors c'est juste parce que l'estampille « roman » est le plus sûr chemin vers le succès, voire vers un prix?
Valse mélancolique et salades russes.
(Merci à Masse critique et aux éditions JCLattès)

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