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Critique de Annette55


Montmartre . Nous sommes en 1909.
L'auteur nous remémore avec grâce ,un épisode oublié et méconnu de la vie du peintre et sculpteur , alors âgé , le cheveu et la barbe blanche , Théophile-Alexandre-Steinlen , le dessinateur de la célébre affiche du Chat Noir ........
Oú l'on découvre avec intérêt une belle jeune femme noire, Masseïda, aux yeux sombres et inoubliables, aux jambes sûres, au modeste ballot de chiffons pour tout bagage, barbouillés de rêves, sabordés d'absinthe, une femme -lionne qui deviendra son modéle, sa confidente et son dernier amour .........

Au "Lapin Agile ", cabaret artistique , Masseïda , la seule Africaine, rencontre d'abord un préfet mélomane, un poéte au cou de buffle, un peintre aux prunelles félines, un anarchiste violoneux, un maquereau patibulaire, deux catins en goguette, des filles de nuit et des marginaux que la syphilis et l'absinthe tuent aussi sûrement que la guerre .........
Masseïda conquiert bientôt leur coeur juste le temps d'une chanson .
Nous faisons aussi la connaissance de Vaillant , le chat d'Alexandre Steinlen , en hommage à un dynamiteur anarchiste qui portait sa queue en panache, au pelage épargné par la gale, combatif et contemplatif, connaissant le quartier comme les replis de sa pelisse, sa toison se confondait avec la poussière des jours.......
Oú l'on rencontre Picasso et sa bande, Guillaume Apollinaire, Aristide Bruant, Jean-Grave , le théoricien libertaire, et Felix-Feneon, le critique d'art.......

L'auteur nous parle d'un temps où la Butte de Montmartre était constellée de cabanons, de chalets, de buttes qui faisaient la nique aux lois d'airain de l'architecture , du temps de la jeunesse du peintre Steinlen .....
De tout cela ne subsiste que quelques jardinets ........
L'époque Hausmannienne avait tout méthodiquement cadastré et arasé .......
Bientôt le goudron couvrirait la terre car il fallait assainir la Butte et assurer la salubrité de la Capitale ........
Où l'on rencontre tout de même César van Hove, un des derniers allumeurs de réverbères , un vieil homme providentiel ......

Un livre enchanteur entre Recherches historiques et magie du fil du récit , une bien belle découverte , à l'écriture poétique et lumineuse , ciselée, soignée, imagée à souhait, qui nous parle avec raffinement et une intense sensualité du temps de la Bohème , de la misére qui se tenait là , aux abois, et des jours fastes où les dessins du peintre se vendaient sur les quais de Seine , grâce au renouveau et à la chaleur de la belle Massseida,.......
Une prose à l'apparence d'un conte, ponctuée de "langage parlé" , qui ajoute gouaille et panache à ce témoignage lumineux et nostalgique à propos d'une époque lointaine , plus ou moins oubliée , chère au coeur de tous les Parisiens !
Dire que je ne connaissais pas Julien-Delmaire , cet écrivain poéte !
Livre choisi à cause du titre à la Médiathéque .
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