Depuis gamin, je ressens souvent un certain besoin de vie "sauvage", de déconnexion avec le monde des humains ; une envie de m'effacer temporairement de la société, de répondre à l'appel des bois le temps de me ressourcer.
Comme l'auteur de ce témoignage, j'ai effectué une partie de ma scolarité par correspondance (au collège, lorsque le rapport aux autres se complique). Je passais les journées seul chez moi, près de la nature. Mais
Geoffroy Delorme a suivi ses pulsions jusqu'au bout, au point de vivre sept ans dans les bois, en égal des animaux. Dans ce bouquin, il raconte ses observations et réflexions. On y découvre notamment le comportement social des chevreuils, qui évoluent tantôt en solitaire, tantôt en groupe, selon les saisons et leurs besoins (amours, jeux, nourriture, sécurité, mais aussi oisiveté).
Ce mode de fonctionnement, en interdépendance avec les autres, me parle beaucoup. Il ressemble fortement à l'équilibre dont j'approche ces temps-ci. La majorité du temps, la société me pèse, je lui préfère la solitude. Néanmoins, à des moments choisis, j'apprécie la compagnie de certaines personnes, dans une mesure que je parviens de mieux en mieux à doser. En étant mieux à l'écoute de mon corps, je sais de quel type d'interactions et d'échanges j'ai besoin à chaque moment.
Si l'exemple de l'auteur est un peu extrême, il a néanmoins le mérite de mettre en lumière certains dysfonctionnements de notre société et invite à réfléchir aux manières de l'améliorer. Il y a bien sûr notre rapport à la nature, à laquelle on impose nos règles et nos enjeux de croissance plutôt que d'en suivre les règles, au point de détruire des ressources essentielles. Je suis tout aussi sensible au sujet de la surconsommation (d'objets, de nourriture, de loisirs, d'interactions sociales…) qui n'apporte pas toujours plus de satisfaction que la sobriété.
En attendant de répondre à l'appel des bois, cette lecture m'a apporté une bouffée d'oxygène et aidé à mieux asseoir mon équilibre du moment.
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