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Critique de Diabolau


J'ai donc lu ce recueil qui vient d'être réédité chez Otherlands avec une très belle couverture (bien plus belle que la première).
Je l'abordais confiant : concernant les talents d'Emmanuel Delporte, je ne suis plus un homme à convaincre, tant pour les romans (avec le dantesque et crépusculaire "Stalingrad") que pour les nouvelles (lisez notamment son "Olympus Mons" dans l'anthologie les Migrations du Futur chez Arkuiris, ou son "Îlot zéro" dans l'anthologie Dimension aéropostale chez Rivière blanche).
Avec Aux douze coups de minuit, on a affaire à un mélange de fantastique et de SF, qui ont lieu ici ou là, bien que souvent en Bretagne (ce qui n'est pas pour déplaire au Breton que je suis). Des courtes et des longues, des thèmes a priori assez éloignés les uns des autres, mais pourtant la mayonnaise prend très bien, d'abord parce que l'horreur n'est jamais loin et qu'elle sert de liant à tout cela.
Certaines m'ont semblé un tout petit peu en dessous des autres, notamment celles aux accents les plus lovecraftiens, mais c'est très personnel : je ne suis pas fan de Lovecraft, je le vois un peu trop à toutes les sauces.
Cela dit, le style de Delporte est si affûté et si puissamment évocateur qu'on ne s'ennuiera pas un seul instant.
Outre le style, il y a autre chose que j'apprécie fort chez cet auteur, au risque de me répéter un peu par rapport à ma chronique sur Stalingrad, où je le disais déjà : avec lui, rien n'est jamais gratuit. Ni la violence, ni l'horreur, ni le surnaturel. Il y a toujours une réflexion, un questionnement, une intention derrière.
Voici quelques unes des questions auxquelles ce recueil tente de répondre :
- Comment ce serait, si c'était l'homme qui devenait le bétail pour une autre espèce ?
- La folie et la perversité sont-elles innées, acquises, ou un peu des deux ?
- Jusqu'où l'homme pourrait aller pour "gagner en productivité ?"
- Est-ce que la solitude rend fou ?
- La responsabilité des parents dans le devenir et le destin de leurs enfants (un thème récurrent, qui lui non plus n'est pas pour me déplaire).
En somme, une belle réussite, pour un texte figurant pourtant parmi les premières publications de l'auteur, qui a sans aucun doute de très beaux jours devant lui.
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