Le jeune Khephren, fils adoptif d'Alix, est dans une période trouble d'adolescence prolongée. Dolto dirait qu'il se construit, en opposition à ses pères (il est en fait le fils d'Enak et ça se voit, il est aussi pénible, naïf et immature que l'était papa).
Sur la foi d'une prophétie un peu Cy...sibylline récoltée auprès d'une des prêtresses d'Apollon à Delphes et conforté par les écrits des livres sybillins qu'il a dérobés (cf. l'épisode précédent) il est persuadé que la déesse si be...Cybelle accordera à ses adorateurs la gloire et la vie éternelle. Pour un chi...jeune homme rêvant d'un destin à l'Alexandre le Grand, c'est du pain bénit.
Khephren décide donc sur un coup de tête, de partir pour Pessinonte, cité Galate, située dans l'actuelle Turquie.
En tentant de pénétrer le temple de Cybèle gardé par les terribles Galles, le jeune homme va perdre bien plus que ses illusions.
En même temps, quand on arrive sur les terres du légendaire du roi Midas, il ne faut pas s'attendre non plus, à avoir du pot.
Cette séquelle des aventures d'Alix (il est désormais cinquantenaire et sénateur romain) se poursuit, avec les mêmes défauts et qualités que les volumes précédents, mais avec un ton singulièrement durci.
Les aventures précédentes ne m'avaient pas enthousiasmé. Celle-ci, sans être extraordinaire marque néanmoins un tournant. La minutie un peu scolaire (au bon sens du terme) dans les détails historiques chers à Feu
Jacques Martin est réduite au minimum et Alix lui-même, s'efface au profit de ses enfants.
Et puis, âmes sensibles, cette fois, c'est du brutal.
La scène de coucherie et celle de torture tarantinesque, sont assez décoiffantes.
A ce rythme, les prochains volumes verront un Alix drogué, lutter contre des Hittites zombies au cours d'une orgie débridée. On peut adhérer ou pas à ce parti-pris, mais cette fois, la série s'éloigne du modèle.
Au niveau du dessin, on se retrouve par contre, en terrain connu.
Thierry Démarez alterne scènes magnifiques et personnages un peu figés. Encore une fois, n'est pas Delaby qui veut. Mais dans l'ensemble, c'est quand même du beau travail. Idem pour la somptueuse mise en couleurs de
Jean-Jacques Chagnaud.