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Critique de coco4649



  Ce recueil comporte plusieurs entrées :
/Loge de mer
/Escalier de pierres sèches
/En un lieu séparé
/Une hache au bûcher
/Besogne de poésie
/Après tant de fureur

  Recueil tonique, sans arabesques inutiles,
sans spirales accessoires, sans enroulements
superflus, sans encombrements secondaires,
sans s'attarder sur ce que Paul Valéry qualifiait
de " charmes " et comme le soulignait Alain
Bosquet, il s'agit d'un texte " dans son métal
qui n'admet pas les volutes ".

  S'accrocher à l'essentiel, garder l'indispensable,
ne retenir que le précieux.


  Mais je n'en dis pas plus et laisse à vos
appréciations, les extraits ci-dessous rapportés :

" Loge de mer
V
Une lame balafre
La jetée courte

La pluie suinte du pavage
La pluie s'exulte sur la mer

Les violences du vent
Déchiquettent les bâches
Des barques à l'ancrage
p.15


" Loge de mer
XXIV
Fanal insurgé
D'un seul pan de lumière
Loge de mer le Clairvoyant

Car la vitre jaillit
Car la vitre est soyeuse
Immense bouquet de transparence
Où voyage la mer

Embrasée par le vent
Elle émerveille l'oeil

Façade qui fulmine
Elle esquive la pierre
Elle arase la terre

Fascinante elle étend sa lueur

À l'infini de l'île
Qui ramifie le temps
p.34


" Loge de mer
XXIX
Tant que le vent

Le moindre vent
Fait corps avec les branches

Tant que la pluie

La pluie s'exalte sur la mer

Tant que le feu

Si le feu te traverse
Fais corps avec la mer

Tant que le feu la pluie le vent
Seront ensevelis
Entre ciel et couchant

Exclus d'un vol d'un cri
D'un gris de tourterelle
Dans la montée des branches

Toi-même tu seras
Absent d'une constance
Vacant de sang retentissant

Pesant
D'une terre fuyante
Qui ne t'attendra pas
p.39-40


" Loge de mer
XXXIV
Stratège de pierre
Ton gisement
Engendre un air accru

Ici Loge de mer
La mer ourdit mon sang

Tant de fois dévasté
De glace tant de fois
Ici forcé au vent
Ses chiens fous
ont débusqué le pal
p.45


" Escalier de pierres sèches
IV
Comme le vent l'hiver
Qui précède le jour

Chargé de froid
Qui déchire la chair

Que le ver
Palpable

Soit gel de l'air
Qui brûle.
p.52


" Escalier de pierres sèches
V
Poète

Fais la nuit
Dans ta tête

Car le poète
Est nyctalope.
p.53


" Escalier de pierres sèches
VI
Guette
La rumeur du mot

Repousse
Les lentisques du rêve

Mais conjure
Le son

Mais conjure
Le sens.
p.54


" Escalier de pierres sèches
XI
Au lit de braises des fièvres
Plus se crispe le mot
Et se dégaine

Plus le poème
Est noeud coulant
De la pensée.
p.59


" En un lieu séparé
III
Longue et sèche balafre
Ligature perdue contre les carnassiers

L'ossuaire de pierres
Testament au fil de l'épée

Se désagrège et plonge
Où finit la mémoire
p.67


" En un lieu séparé
V
Qu'une barque t'arrache
D'entre les voix de l'eau
Et les cryptes du temps

Et tu rutiles nue
Sur l'enclume des pierres

O martelée
p.69


" En un lieu séparé
VI
Et ton cri
Étreinte rapace
Parmi les éboulis

À l'abrupt suspendus
Le feu sans fin
Nous précipite
p.70


" Une hache au bûcher
V
Poudroiement d'étendards
Ton corps étincelant

En abîme il est mûr
Arable pluvieux

Mais qui détournera
Ton leurre du néant

Une hache au bûcher.
p.81


" Besogne de poésie
II
J'aime à penser
La bataille finie
Aux vautours ivres
Des yeux des morts

J'aime à penser
Aux vautours ivres

Besogne de poésie
p.86


" Besogne de poésie
III
Boyaux et bois
Cloche de vie

Et la nuit
Aux dalles de la mer

Mais les vautours
Teneur de mort
p.87


" Besogne de poésie
VII
Si ton cri te nouait
Malgré la mer et l'olivier

Si je fus ton ravage
Ta pierre de rivage

Le fer a dénoué ton cri
Ton cri fut dénoué le jour

Les arbres sur tes pas
Ont refermé leurs feuilles

Les feuilles de la pluie
Sur toi lissent leur ciel

Un éblouissement
Te monte dans le coeur

La nuit fut ton attente
Le feu soit ton destin
p.91


" Après tant de fureur
III
Quand je sauve le feu
Pour enfanter l'orage

Où fulmine ton nom
p.99


Après tant de fureur
V
Arrive enfin
Fracassant les forêts

Enfièvre de ton sang
Les flancs de la folie

La neige se souvient
Du regard de ma nuit
p.101


" Après tant de fureur
VIII
Quand je chassais la meute
Tu triomphais du nombre
p.104


" Après tant de fureur
IX
L'hiver est ta dépouille
J'y flambe mes sarcasmes
p.105
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