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Citations sur Wave (39)

J'avais sept ans lorsque nous avons emménagé ici. Le soir de notre arrivée, mes parents avaient organisé une cérémonie Pirith pour bénir notre nouvelle maison. Pendant des heures, les moines ont chanté. J'étais assise et je regardais les petites lampes d'argile qui brûlaient autour de la mare. A l'époque, cette mare était la chose la plus fabuleuse qui soit.
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Je grince des dents à l'idée d'être aussi endeuillée, à un point qui dépasse l'entendement. Est-ce vraiment inimaginable ? Certaines âmes peu sensibles me tournent le dos quand je mentionne mon angoisse et je chancelle d'humiliation à l'idée que ma peine soit à ce point étrangère, à ce point impalpable.
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Etait-ce réel ? Cette eau ? Mon esprit froissé se refusait à discerner le faux du vrai. Je préférais rester dans le flou, dans l’incertitude. Je n’ai parlé à personne, je n’ai rien demandé. Un téléphone a sonné. Personne n’est allé répondre et il a continué à sonner et à sonner. Le bruit était strident, j’aurais voulu qu’il s’arrête plutôt qu’il en me tire de ma torpeur, je voulais rester ainsi, à fixer les arbres.
Et s’ils avaient survécu ? Je ne pouvais m’empêcher d’y penser. Steve viendrait ici avec les garçons. Peut-être que quelqu’un les avait trouvés tous les trois, de la même manière qu’ils m’avaient trouvée moi.
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Bientôt il faudra ramper sous le joug de la réalité et ce sera l'agonie.
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Les voix cotonneuses de mes amis et de ma famille flottaient dans la pièce. Un tremblement de terre sous la mer en Indonésie. Les plaques tectoniques s’étaient soulevées. C’était la plus grande catastrophe naturelle qui ait jamais existé. Un tsunami. Jusqu’à présent, notre tueur ne portait pas de nom. C’était la première fois que j’entendais prononcer ce mot. Ils donnaient des chiffres. Une centaine de milliers de morts, deux cent mille, un quart de million. Je restais sans réaction, recroquevillée sur ce lit. Il y aurait pu avoir un million de morts de plus, qu’est ce que j’en avais à foutre ?
Ils ne voulaient rien dire ces mots : tsunami, raz de marée. Quelque chose nous avait emportés, nous. Je ne savais pas ce que c’était alors et je ne le savais pas aujourd’hui. Comment était-il possible que toute ma famille soit morte ? Nous étions dans notre chambre d’hôtel.
Je ne peux pas vivre sans eux. Je ne peux pas. Je ne peux pas.
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Alors je l'ai vu. Le paillasson. Un simple petit carré de caoutchouc noir avec des picots, presque invisible. J'ai été transpercée, pétrifiée. C'était le paillasson sur lequel Vik essuyait ses chaussures boueuses quand il revenait du jardin. [...] Etait-ce l'empreinte de Vikram? Est-ce que ce morceau de terre avait été accroché à son talon? Tout n'était pas éteint, la vie n'avait pas complètement vidé les lieux, je sentais leur présence, comme un coeur qui battait faiblement.
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Mon histoire est incroyable, même pour moi. Tous mes amours disparus en un instant, et je tournoie dans la boue. On croirait presque une légende antique. Encore aujourd'hui, je n'arrive pas à articuler : "Ils sont tous morts." Je reste vague quand il s'agit de ma famille, si je peux. Sans quoi je m'embourbe dans des mensonges.
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Après ce premier anniversaire, je me suis réfugiée dans un brouillard de vodka et de Stilnox. J'étais de retour dans mon lit, je ne trouvais plus la force de me lever et encore moins de prendre la voiture pour aller secouer un portail. Parfois, j'en voulais à Steve. Pourquoi tu n'y va pas, toi ? Hein, Steve ? Toi, tu peux faire voler leurs rideaux et te glisser sous leurs lits. Hein ! Pourquoi est-ce que c'est moi qui fais le sale boulot ? Pourquoi est-ce que c'est moi qui dois faire le putain de fantôme ?
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Par moments, je me sens responsable de leur mort. Je dois payer pour avoir été une mauvaise mère, celle qui a causé leur disparition. Nous les avons emmenés au Sri Lanka cette semaine-là, Steve et moi. Même si c’est une histoire de tectonique des plaques, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’ils ont été tués et qu’ils comptaient sur moi pour les protéger. J’hésite à parler de l’intensité avec laquelle je les couvais, la confiance aveugle qu’ils avaient en moi.
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C'est bientôt Noël et je ne peux pas partager l'enthousiasme et la joie de mes petits garçons. Je ne suis pas assise à la table de la cuisine avec eux quand ils écrivent des cartes de vœux à des enfants qu'ils n'ont pas vus de l'année ou qu'ils concoctent des listes interminables de jouets au père Noël. Je ne peux plus faire toutes ces choses qui étaient la banalité même pour nous et le sont aussi pour d'innombrables gens. Je recule d'effroi devant ma défaite. Je suis un échec. Et j'agonise de leur manque.
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