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Critique de Myriam3


26 décembre 2004, Sri Lanka, Tsunami. La description de cette vague est bouleversante. Et pour cause, Sonali Deraniyagala était à l'intérieur, emportée à des kilomètres à l'intérieur des terres, puis ramenée dans l'autre sens, tourbillonnante, vers la mer dont elle échappe par miracle.
Lorsque la vague arrive, lentement tout d'abord, elle ne comprend pas. de la fenêtre de son hôtel, elle voit cette épaisse écume blanche grossir, franchir la plage, et c'est lorsqu'elle se transforme en vagues qu'elle et son mari s'emparent de leurs deux enfants et s'enfuient. Elle hésite en courant devant la porte de ses parents, ne s'arrête pas. le temps est compté, précieux.
Ils montent tous les quatre dans une jeep qui démarre aussitôt. L'eau monte, puis renverse la jeep.
Lorsqu'elle est sauvée, choquée, elle ne cherche pas sa famille. La terreur de les retrouver morts la paralyse...
J'ai eu beaucoup d'appréhension au moment de commencer à lire ce livre autobiographique. Très rapidement, au bout de quelques pages, j'ai lu la quatrième de couverture plus attentivement, il est bien précisé qu'elle perd tous les siens. Au moins je le savais, la tension sinon aurait été insoutenable. Ce roman est donc, surtout, celui du deuil, sous forme de descente aux enfers. Face aux autres, elle se sent comme un monstre. A ceux qu'elle connaît, elle peut encore en parler, mais face aux inconnus, que dire? Que répondre aux questions banales comme: "tu es mariée? Tu passes les vacances chez tes parents, à Colombo?" Ne révéler la mort que de l'un ou de l'autre? Et que faire des autres alors?
Ce livre est un témoignage percutant, violent, mais pas que. L'écriture, au début sèche, directe, écrite dans l'urgence, la tension, finit lentement, avec les années qui passent, par s'alléger, se compléter de descriptions, d'évocations du passé, d'instants paisibles du quotidien, ou amusants. Sonali parvient enfin, après les premières années de stupeur, et parce qu'elle l'accepte et comprend que finalement ça l'aide, à retourner dans leur maison, fouiller les tiroirs, faire des choses que ses fils auraient aimé faire - aller voir des baleines- bref se tourner à nouveau vers eux, ce qu'ils ont laissés, ceux qu'ils seraient devenus. La magie opère, les morts reprennent vie sous nos yeux, ils sont là, son mari Steve est là, avec ses maladresses, son humour, son amour.
Je tiens à remercier Babelio et Kero de m'avoir proposée ce livre bouleversant, vraiment.
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